Jugée «moins fiable»La Suisse devrait en finir avec l'«acrobatie politique»
ats
17.4.2023 - 11:30
La position de la Suisse sur la réexportation d'armes en Ukraine rend cette dernière moins fiable vis-à-vis des Européens, juge l'ancien négociateur en chef de l'UE, Christian Leffler. Sa voix s'ajoute à celle internationale, qui exerce une forte pression sur le pays.
ats
17.04.2023, 11:30
17.04.2023, 11:34
ATS
«A l'avenir, des pays réfléchiront à deux fois avant de passer commande en Suisse, poursuit le Suédois lundi dans La Liberté. Son industrie militaire court le risque de perdre des contrats».
Plusieurs Etats constatent que la Suisse s'avère ne pas être aussi fiable qu'ils ne le pensaient, ajoute l'ancien négociateur qui appelle à en finir avec «l'acrobatie politique». A ses yeux, le pays doit autoriser rapidement les ventes, reventes et transferts d'armements et munitions à l'Ukraine, mais aussi mieux traquer l'argent des oligarques.
«Incompréhension presque totale»
«Un autre effort attendu serait d'avancer, rapidement et sans une multiplication de conditions, vers un mandat clair et ambitieux de reprise des négociations du nouvel encadrement des relations bilatérales», ajoute Christian Leffler.
S'il estime que la position de la Suisse sur la réexportation d'armes n'a pas de conséquences directes sur le dossier européen, la marge de bienveillance des Etats membres ne s'est pas pour autant élargie. «On observe une incompréhension presque totale de leur part sur cette question», déclare-t-il.
Agir davantage
La Suisse subit une forte pression internationale pour autoriser les réexportations d'armes de fabrication helvétique. L'Espagne, l'Allemagne et le Danemark notamment ont demandé de transmettre à Kiev du matériel de guerre fabriqués en Suisse. Le Conseil fédéral s'y est jusqu'à présent toujours opposé, invoquant le droit de la neutralité et la loi sur le matériel de guerre.
Deux interventions demandant un assouplissement des dispositions relatives à la réexportation ont échoué au Parlement lors de la session de printemps. Plusieurs initiatives parlementaires sur ce thème sont encore en suspens.
La Suisse a en outre récemment été appelée à agir davantage dans la recherche de l'argent des oligarques russes. Plusieurs ambassadeurs des Etats du G7 ont exigé dans une lettre envoyée à Berne que le gouvernement en fasse plus dans ce domaine.