NumérisationLa Suisse doit avoir "la mentalité start-up"
ATS
25.10.2018 - 22:13
Johann Schneider-Ammann a appelé jeudi soir la Suisse à "embrasser le progrès technologique". "Notre système éducatif se trouve devant le plus gros défi depuis la création de l'école obligatoire", a-t-il lancé à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
"Atteindre le sommet, ce n'est rien, c'est d'y rester qui est vraiment difficile", a ajouté le conseiller fédéral à l'issue de la Journée du numérique organisée dans toute la Suisse. Un panel d'invités l'accompagnaient au Rolex Center de l'EPFL.
Selon lui, la formation est l'élément-clé pour rester à la pointe. Et le ministre de la formation et de la recherche de critiquer au passage l'absence du goût pour le risque en Suisse. "Je plaide pour que les Suisses aient un peu plus la mentalité start-up", a-t-il dit.
Evoquant le "tsunami numérique qui bouleverse notre économie", il a souligné que "ce sont les pays qui embrassent le progrès technologique et scientifique qui ont les meilleures chances de préserver l'emploi". Selon lui, les nouveaux jobs de demain demanderont notamment plus de compétences sociales et de créativité.
Réduire le fossé de genre
Le président de l'EPFL Martin Vetterli a lui aussi rappelé le besoin actuel de passer à une éducation numérique, par exemple pour lutter contre les fake news. Il a également évoqué le robot éducatif Thymio, presque mascotte de la journée, vendu à 43'000 exemplaires.
Une série d'attestations ont ensuite été remises par la conseillère d'Etat Cesla Amarelle (PS/VD) à une assemblée de jeunes filles, dans le cadre d'un projet numérique. Lors d'un discours, elle a appelé à réduire le fossé de genre dans l'éducation et à placer l'humain au coeur d'une "éducation numérique ciblée et progressive".
S'est ensuivi un débat où étaient notamment présents les conseillers d'Etat Cesla Amarelle, Christophe Darbellay (PDC/VS) et Manuele Bertoli (PS/TI), ainsi que le vice-président pour l'éducation à l'EPFL Pierre Vandergheynst.
Education numérique
D'humeur cordiale, tous les politiciens ont appelé leur attachement à mettre en place des politiques liées à l'éducation numérique. Christophe Darbellay a notamment appelé à ce que la Suisse se positionne comme un "hub international pour le numérique".
Manuele Bertoli a indiqué qu'il mettrait volontiers des cours d'éducation numérique, mais que la question était plutôt celle du nombre d'heures disponibles. "Au Tessin, on apprend tellement de langues qu'il n'est plus possible d'ajouter des matières au programme", a-t-il annoncé, suscitant quelques rires dans la salle.
Des parents désarmés
"Les parents se sentent désarmés avec les problématiques du numérique" et ne savent pas comment réagir, a lancé Cesla Amarelle. Ceux-ci apprécient dès lors quand l'école pose des lignes claires. "Il faut apprendre aux enfants la distance critique avec ces outils", indique-t-elle.
Christophe Darbellay a comparé l'arrivée de la thématique du numérique à celle de l'écologie dans les années 90. "Tout le monde en parlait. Depuis, cela a été intégré et on se pose la question de la durabilité pour chaque projet." Pour le Valaisan, il faut dès maintenant intégrer le numérique aux projets à venir.
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