Relations Suisse-UELa Suisse doit profiter de la fenêtre d'opportunité
bs, ats
30.12.2022 - 09:52
Les relations entre la Suisse et l'UE se sont de nouveau améliorées ces derniers temps. La gueule de bois s'est dissipée, la dynamique avec l'UE est positive, a également confirmé le conseiller fédéral Ignazio Cassis dans une récente interview avec la NZZ. Il s'agit maintenant d'exploiter cette dynamique positive.
bs, ats
30.12.2022, 09:52
ATS
Tant du côté de la Suisse que de celui de l'UE, on constate des progrès dans le dossier européen après six rondes exploratoires sur un futur paquet de négociations, y compris sur la question institutionnelle. Si l'on en croit la Commission européenne, les entretiens exploratoires pourraient même être bientôt terminés et la prochaine étape pourrait être franchie.
Selon le calendrier de Bruxelles, les mandats des deux parties pourraient être disponibles à la mi-2023, ce qui permettrait d'entamer les négociations. Celles-ci devraient alors être terminées à la mi-2024, avant même qu'une nouvelle Commission européenne ne reprenne le dossier à l'automne.
La Suisse, en revanche, veut continuer à «explorer de manière approfondie», comme l'a annoncé le Conseil fédéral dans un communiqué fin novembre. Il y a maintenant deux interprétations à cela: on pourrait l'interpréter comme une tactique de retardement de la part de Berne, afin de ne pas devoir négocier avant les élections fédérales de 2023. A cela s'ajoute le fait que l'UDC travaille déjà sur une nouvelle initiative contre l'immigration.
Retard possible jusqu'en 2025
Mais cela pourrait retarder les choses bien plus que prévu: en effet, les élections européennes auront lieu en mai 2024 et l'UE sera occupée avec elle-même. Dans le pire des cas, le début des négociations pourrait donc être retardé jusqu'en 2025.
A cela s'ajoutent des éléments encore inconnus qui pourraient avoir une influence négative sur les discussions entre la Suisse et l'UE – par exemple l'évolution des relations entre l'UE et le Royaume-Uni.
En effet, la Suisse s'est déjà trouvée une fois «prise en otage» par le Brexit. Suite aux discussions conflictuelles entre le Royaume-Uni et l'UE, Bruxelles avait alors durci sa position vis-à-vis de la Suisse.
Fin de la phase exploratoire?
Selon l'autre lecture, le Conseil fédéral est en fait d'avis, tout comme la Commission européenne, que les discussions exploratoires pourraient bientôt se terminer. Mais pour ne pas donner l'impression qu'il ne s'engage pas suffisamment pour les intérêts de la Suisse, il veut encore laisser passer un peu de temps.
Le «Soundingboard» mis en place par le Conseil fédéral et le groupe de pilotage créé pourraient confirmer cette lecture. Avec le «Soundingboard», dans lequel siègent les partenaires sociaux, le Conseil fédéral veut également étayer son cours de politique européenne sur le plan intérieur.
Avec le groupe de pilotage, dans lequel tous les départements sont représentés par une personne de confiance de chaque conseiller fédéral, tous les magistrats sont directement mis à contribution.
Les mois à venir montreront donc lequel des deux scénarios se concrétisera. Cassis reste en tout cas optimiste: «Si le Conseil fédéral reconnaît une base solide pour un accord, je peux très bien imaginer qu'il soit prêt à entamer des négociations même en année électorale», a-t-il déclaré à la NZZ.