MigrationLa Suisse ne doit pas envoyer de «mauvais signaux» aux Afghans
gida, ats
23.8.2021 - 10:48
Le secrétaire d'Etat aux migrations Mario Gattiker met en garde contre de potentiels mauvais signaux de la part de la Suisse dans la crise afghane. Il est inutile de prévoir un contingent de 10'000 réfugiés afghans si les personnes concernées ne peuvent en réalité pas être aidées, dit-il dans un entretien publié lundi par la NZZ.
gida, ats
23.08.2021, 10:48
ATS
Des millions d'Afghans ont déjà trouvé refuge en dehors des frontières de leur pays, explique notamment M. Gattiker au journal alémanique. «Si l'Europe envoie maintenant des signaux (indiquant qu'ils pourraient gagner le continent), beaucoup de ces personnes voudront venir ici. Elles s'exposeront à des routes migratoires dangereuses et à des bandes de passeurs criminels», dit-il.
Concernant l'accueil de personnes provenant directement d'Afghanistan, la Suisse examinerait bien sûr une éventuelle demande du HCR d'accueillir des personnes vulnérables, précise M. Gattiker. «Mais cela n'a pas de sens de proposer un quota à l'avance.»»
La dimension de la persécution politique en Afghanistan ne peut pas encore être évaluée et, de plus, presque personne ne peut quitter le pays, justifie-t-il. «Il n'est pas utile de dire: nous accueillons 10'000 Afghans» si les personnes concernées ne peuvent en réalité pas en profiter.
Le secrétaire d'État met aussi en avant les 20'000 Afghans à qui la Confédération a déjà accordé sa protection au cours des dix dernières années. «Nous assumons notre responsabilité lorsque quelqu'un demande l'asile», insiste-t-il. «Nous verrons s'il y a lieu de prendre d'autres mesures.»
Centres d'asile presque pleins
Les centres d'asile fédéraux fonctionnent actuellement à 80% de leur capacité en raison de la pandémie, a-t-il aussi rappelé. Trois cents places seulement sont encore disponibles et des réfugiés du Liban devraient être réinstallés cette année.
Ces derniers jours, des partis de gauche et des organisations d'entraide avaient demandé l'admission en Suisse de jusqu'à 10'000 réfugiés en provenance d'Afghanistan. Mercredi, le Conseil fédéral a décidé de ne pas accepter de quotas de réfugiés de ce pays. L'octroi de visas humanitaires ne devrait pas non plus être facilité pour l'instant.