Santé La Suisse préserve ses intérêts à l'OMS

ATS

28.5.2019 - 17:39

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a salué un «accord historique» pour la transparence du marché des médicaments malgré la réticence de deux pays importants (archives).
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a salué un «accord historique» pour la transparence du marché des médicaments malgré la réticence de deux pays importants (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

La Suisse a réussi à atténuer une résolution sur la transparence du marché des médicaments à l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) à Genève. Mardi, un consensus a été arraché par les membres de l'OMS. Sans l'Allemagne, ni la Grande-Bretagne.

La Suisse et plusieurs autres pays réfractaires s'y sont joints après avoir maintenu leurs intérêts. Mais Berlin et Londres, qui menaient les opposants, et la Hongrie s'en dissocient. Devant les autres Etats, la représentante suisse a salué «un pas important» pour améliorer la transparence des médicaments, au terme «d'un processus délicat et problématique» d'une semaine de négociations.

Elle a regretté l'absence d'un soutien «unanime». De son côté, le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus s'est aussi félicité, au terme de l'AMS, de cet «accord historique».

Selon la résolution, les Etats sont appelés à prendre «des mesures appropriées» pour donner davantage d'indications sur les «prix nets» reçus par les fabricants, une fois les rabais et autres subventions retirés. Parmi les quatre composantes qui faisaient débat, celle-ci était la seule que Berne soutenait réellement, avait dit la semaine dernière la responsable politique de la campagne d'accès aux médicaments pour Médecins Sans Frontières (MSF) Gaëlle Krikorian.

Déploré par plusieurs Etats

La Suisse «est plus transparente que de nombreux autres pays» sur les prix, avait-elle admis. En revanche, elle avait d'importantes réserves aussi bien sur les coûts et l'investissement public et privé dans la recherche, les dépenses et les résultats liés aux tests cliniques et la situation des brevets.

Sur ces questions, la résolution a été considérablement diminuée. Les Etats sont invités seulement à prendre «les mesures voulues» pour appuyer une diffusion des coûts des essais cliniques. La résolution ne demande que de «faciliter» une amélioration de la notification des brevets et de faciliter une recherche qui collabore avec les Etats en développement.

Des pays et Mme Krikorian ont regretté mardi que l'engagement sur ces questions ne soit pas plus ferme. La responsable de MSF blâme avant tout l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Japon qui «ont choisi de placer les intérêts d'un petit nombre d'entreprises avant ceux de la population».

Il y a une semaine, le conseiller fédéral Alain Berset avait dit à Keystone-ATS au début de l'AMS que l'important est «de préserver l'équilibre» entre la rémunération des recherches de l'industrie pharmaceutique et les capacités de soigner les populations. La résolution approuvée mardi n'est pas contraignante.

Ebola ou encore sécurité des patients

Parmi les autres décisions prises en neuf jours de réunion, en plein contexte d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC), les Etats membres de l'OMS ont accepté une modification sur le burn-out professionnel, qui reste un «phénomène lié au travail» et toujours pas une maladie, dans la classification mondiale des maladies. Ils ont demandé à l'organisation un plan d'action mondial pour la sécurité des patients, thématique chère à la Suisse.

Ils ont encore approuvé une politique sur les effets du changement climatique sur la santé et un plan d'action pour les petits Etats insulaires sur cette question. De même que le budget de l'organisation.

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