Un «non» bien prononcéLa Suisse refuse d'interdire l'élevage intensif
nipa, ats
25.9.2022 - 12:03
L'élevage intensif des animaux de rente ne sera pas interdit en Suisse. Le peuple refuse dimanche l'initiative populaire «Non à l'élevage intensif» à 62%, selon une projection de l'institut gfs.bern.
nipa, ats
25.09.2022, 12:03
25.09.2022, 12:45
ATS
Les premiers résultats le confirment, le texte est en passe d'être balayé. Dans le canton de Vaud, le camp du «non» devrait atteindre 70% des voix, en Valais près de 77% et Fribourg 78%. Le Tessin le rejette également, à deux contre trois.
Dans les cantons urbains, le texte fera de meilleurs scores. A Genève, le soutien à l'initiative se monte à 46%. Le même scénario se dessine à Zurich, alors que Bâle-Ville serait le seul canton suisse à accepter d'interdire l'élevage intensif, par 54% des voix.
Tous les autres cantons alémaniques vont refuser l'initiative. Schwyz est le champion du «non» à près de 82% des voix.
Bien-être animal déjà protégé
L'initiative voulait améliorer le bien-être animal en ancrant des normes bio dans la Constitution, et interdire les importations non bio. Lancé par une organisation antispéciste alémanique, «Non à l'élevage intensif» est soutenu par la Fondation Franz Weber et une large partie de la gauche et des Verts'libéraux. Au-delà des aspects éthiques, la cible affichée est la consommation de viande en Suisse, beaucoup trop élevée aux yeux des initiants.
Confrontée à ces attaques, l'industrie agro-alimentaire a sorti l'artillerie lourde. En cas de «oui», la Suisse connaîtrait une réduction draconienne du nombre d'animaux de rente et une forte diminution de la production de viande. Les prix prendraient l'ascenseur, selon ces milieux, soutenus par la droite et le centre.
Le Conseil fédéral avait lui mis en garde contre un texte qui s'attaquerait frontalement aux accords internationaux que la Suisse a signés auprès de l'OMC et avec ses partenaires économiques, notamment l'UE. La Suisse possède déjà la législation la plus stricte au monde en matière d'élevage, selon le gouvernement.