Viola Amherd dans le viseur russeBürgenstock: «La Suisse s'est placée à la tête des démons»
Sven Ziegler
31.5.2024
La conférence de paix sur l'Ukraine débutera le 15 juin au Bürgenstock. La planification finale a commencé - et la Russie se déchaîne.
31.05.2024, 08:16
31.05.2024, 08:23
Sven Ziegler
Mi-juin, la Suisse deviendra un haut lieu de la diplomatie : des chefs d'État et des délégations du monde entier se retrouveront au Bürgenstock pour la conférence de paix sur l'Ukraine. Plusieurs centaines de visiteurs sont attendus, le Bürgenstock se transforme à cette occasion en zone de haute sécurité.
Qui sera présent exactement au Bürgenstock est pour l'instant encore un secret. Interrogé par blue News, le Département fédéral des affaires étrangères indique qu'environ 70 pays ont jusqu'à présent confirmé leur participation, «la plupart au niveau des chefs d'État ou de gouvernement». Le département des Affaires étrangères ne s'étend pas davantage sur le sujet. Les chefs d'État ou de gouvernement d'Allemagne, d'Espagne, d'Italie, de Belgique, de Pologne, de Finlande et de Lettonie ont toutefois annoncé publiquement leur participation.
On sait déjà que la Russie ne participera pas. La Russie a déjà refusé publiquement de participer et n'a donc pas été invitée. Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a certes laissé la porte ouverte à une éventuelle participation, mais la Russie a clairement rejeté la conférence de paix.
Au lieu de cela, la télévision d'Etat russe s'en prend à la présidente de la Confédération Viola Amherd, comme le rapporte la «NZZ». Sur la première chaîne de la télévision russe, la présentatrice Maria Butina a fait un reportage. «Viola Amherd, cette présidente égoïste et éprise de luxe, cultive son propre agenda pour continuer à faire carrière. Le sort des malheureux Ukrainiens n'intéresse personne là-bas. C'est de l'hypocrisie pure» !
Elle qualifie la conférence de paix du Bürgenstock de «bal des satanistes». Il ne s'agit pas du tout de paix pour l'Occident, qui souhaite plutôt la poursuite de la guerre - un narratif que le président Vladimir Poutine ne cesse d'utiliser. Maria Butina poursuit : «La Suisse s'est placée à la tête des démons. Pour la Suisse, cette guerre contre nous est confortable», s'emporte-t-elle à la télévision.
Malgré les attaques colériques de la Russie, la conférence de paix aura lieu comme prévu. En revanche, le Bürgenstock sera transformé en zone de haute sécurité. La police cantonale de Nidwald est responsable de la sécurité. 80,5 postes à temps plein sont occupés par la police du cinquième plus petit canton de Suisse. Environ un policier par chef d'État - une tâche herculéenne, comme le raconte le commandant au «Tagesanzeiger».
Des coûts qui se chiffrent en millions
Entre-temps, un état-major d'environ 60 personnes est responsable de l'organisation. La plupart d'entre eux proviennent des cinq autres corps de la Suisse centrale. Pour la police de Nidwald, il serait impossible d'organiser seule une telle conférence. De plus, le Bürgenstock n'est pas facile à protéger en raison de sa situation accidentée. Pour des raisons tactiques, la manière dont la protection est assurée dans les forêts environnantes reste secrète.
Pendant la conférence, les habitants de Nidwald recevront le soutien des forces de police de tous les cantons et de l'armée. Jusqu'à 4000 soldats seront engagés, soit environ 1000 de moins que lors du Forum économique mondial (WEF). Des héliports temporaires seront installés sur le Bürgenstock pour assurer le bon déroulement de l'événement.
Le coût de la conférence n'est cependant pas encore connu, comme le montre une demande de renseignements au parlement de Nidwald. Selon la «Nidwaldner Zeitung», on ne sait pas non plus quelle part des coûts sera prise en charge par la Confédération et quelle part par les cantons. Lors de l'annonce de la conférence en avril, la Confédération tablait encore sur des coûts d'environ 5 à 10 millions de francs.
Une conférence sur la paix en Ukraine en juin au Bürgenstock (NW)
La Suisse organise une conférence de haut niveau sur la paix en Ukraine, qui devrait se tenir les 15 et 16 juin au Bürgenstock NW. Après des discussions exploratoires, le Conseil fédéral estime mercredi que les conditions sont réunies pour lancer un processus de paix. La conférence doit servir de plateforme de dialogue pour identifier les voies susceptibles de mener à une paix globale, juste et durable pour l'Ukraine, fondée sur le droit international et la Charte des Nations Unies. Il s'agira de développer une compréhension commune parmi les Etats participants concernant la voie à suivre puis de déboucher sur une feuille de route concrète pour la participation de la Russie au processus de paix. Le Conseil fédéral se dit conscient qu'il existe encore quelques inconnues d'ici juin, mais il estime qu'il est de sa responsabilité de contribuer au processus de paix, au vu de la longue tradition diplomatique suisse. Il tient compte aussi des discussions exploratoires menées depuis janvier. L’idée recueille une adhé