Assemblée générale de l'ONULa visite de Cassis à New York marquée par la Russie
hl, ats
21.9.2022 - 22:21
La visite du président de la Confédération Ignazio Cassis à New York pour la semaine d'ouverture de la 77e Assemblée générale de l'ONU à New York a été marquée par la guerre en Ukraine. Il a rencontré mercredi le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov.
21.09.2022, 22:21
ATS
«Lors de ma rencontre avec le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov, j'ai demandé à la Russie de s'abstenir d'organiser de soi-disant référendums dans les territoires occupés de l'Ukraine», a fait savoir M. Cassis après l'entretien.
Le président de la Confédération a également fait part à M. Lavrov de la profonde inquiétude que suscite en Suisse la menace d'utilisation d'armes nucléaires dans la guerre en Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine a à nouveau menacé mercredi matin de recourir à une frappe nucléaire.
Dans son discours mardi devant l'Assemblée générale, M. Cassis avait déjà fermement condamné l'agression militaire russe en Ukraine et exigé un retrait immédiat des troupes russes.
Mandat de protection discuté
La Suisse est toujours prête à offrir ses bons services entre l'Ukraine et la Russie, a rappelé le Tessinois. A la demande de l'Ukraine, la Suisse a déjà élaboré un mandat de puissance protectrice pour les citoyens ukrainiens en Russie et l'a remis aux Russes.
M. Cassis s'est enquis de l'état de la situation auprès de son homologue russe. Aucune nouvelle annonce à ce sujet n'a toutefois été faite après la rencontre. Le conseiller fédéral a simplement souligné que la neutralité et les bons offices restent les instruments de la Suisse pour le dialogue.
Le président de la Confédération a également évoqué la guerre et ses conséquences lors de la trentaine d'entretiens bilatéraux qu'il a menés à New York. Il a notamment rencontré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre italien Mario Draghi.
M. Cassis s'est montré impressionné par le discours du président français Emmanuel Macron. Ce dernier a parfaitement su donner du poids à ses propos contre la guerre en Ukraine, avec la «grandeur» propre à la France, a relevé le ministre des affaires étrangères.
Entretien avec le président iranien
Lors d'une rencontre avec le président iranien Ebrahim Raïssi, Ignazio Cassis a par ailleurs évoqué la préoccupation de la Suisse quant aux circonstances qui ont conduit à la mort de Masha Amini, a-t-il encore dit devant les médias à New York. La jeune femme est morte sous les coups de la police, ce qui a suscité des critiques dans le monde entier sur la situation des droits de l'homme en Iran et entraîné de vives protestations à Téhéran.
Le Tessinois a déclaré que la Suisse ne cessait d'exhorter l'Iran à respecter les droits des femmes et les droits de l'homme en général.
M. Raïssi a pris position à ce sujet et a déclaré qu'il était dans l'intérêt de l'Iran de protéger les droits individuels de tous ses citoyens et citoyennes. C'est pourquoi la justice va enquêter sur cette affaire, a précisé M. Cassis.
Préparation pour le Conseil de sécurité
Le président de la Confédération a indiqué avoir eu un bon échange avec le président équatorien Guillermo Lasso. Comme la Suisse, l'Équateur siégera au Conseil de sécurité de l'ONU en tant que membre non permanent pour deux ans à partir de janvier 2023.
A partir de début octobre, la Suisse participera quotidiennement à toutes les réunions des organes du Conseil de sécurité, dans un premier temps en tant qu'observatrice. Les nouveaux pays membres sont d'ores et déjà associés à certaines discussions et s'investissent ainsi dans les tâches du Conseil, a expliqué Pascale Baeriswyl, l'ambassadrice de la Suisse auprès de l'ONU à New York. Elle représentera la Suisse au sein du Conseil.
Invité par Joe Biden
Avant de rentrer en Suisse dans la nuit de mercredi à jeudi, Ignazio Cassis participera à une réception organisée par le président américain Joe Biden au nom du pays hôte.
Les deux hommes se serreront à nouveau la main, deux jours après les funérailles de la reine Elizabeth II à Londres, lors desquelles M. Cassis était assis à côté du couple Biden.