Hôpitaux Lancement d'une initiative populaire pour des urgences 24/24

Une initiative populaire «Pour des Urgences 24/24 et des soins aigus de proximité» a été lancée dans le canton de Fribourg par le Comité citoyen HFR. Le texte demande de garantir un service d'urgences médicales 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, dans le sud, le centre et la partie alémanique du canton.

«L’objectif de l’initiative est de mettre un terme à la réduction des prestations hospitalières publiques à laquelle on assiste depuis plusieurs années. Il est également d’offrir une alternative à la politique d’austérité du Conseil d’Etat dans le secteur de la santé et de donner à l’HFR (Hôpital fribourgeois) les moyens financiers permettant d’offrir des soins de qualité à l’ensemble de la population», a indiqué vendredi le comité d'initiative.

Selon les initiants, l’accès aux soins publics diminue de manière régulière depuis une dizaine d’années dans l’ensemble du canton de Fribourg: fermeture de la maternité de Châtel-Saint-Denis, puis du site dans son ensemble, fermeture de la maternité de Riaz, fermeture des blocs opératoires de Riaz durant la nuit et le week-end fermeture des urgences de Riaz et de Tavel. «La stratégie 2030 de l’HFR accélèrera cette réduction des prestations», craignent-ils.

«La politique de restrictions financières menée par l’Etat de Fribourg dans le secteur de la santé accentue cette dynamique – malgré des finances publiques saines. En comparaison avec d’autres cantons (notamment Vaud), l’Etat de Fribourg est très restrictif et pourrait utiliser nettement plus les PIGs (prestations d'intérêt général) pour maintenir l’offre hospitalière», ont ajouté les initiants.

Partie alémanique touchée

Pour le comité d'initiative, «les réductions de prestations se font au détriment d’un accès aux soins équitable pour l’ensemble de la population fribourgeoise». Sans un service d'urgence la nuit, certains habitants du sud du canton, qui représente un bassin de population de 100'000 habitants, devraient mettre plus de 45 minutes en voiture pour accéder, de nuit, à des soins de première urgence.

Dans la partie alémanique du canton, «il n’existera bientôt plus d’offre hospitalière digne de ce nom sur le territoire germanophone – à part des soins de réadaptation», ont expliqué les initiants. Pour qu'une initiative aboutisse dans le canton de Fribourg, elle doit recueillir signatures 6000 personnes, dans un délai de 90 jours.