«Mesure disproportionnée» Lausanne refuse d'interdire la cigarette sur les places de jeux

ats

3.3.2023 - 06:59

L'Exécutif lausannois s'oppose à la création de zones sans tabac dans les lieux publics extérieurs fréquentés par les enfants. Une telle mesure serait «disproportionnée et sans effets», commente le syndic Grégoire Junod (PS), qui dénonce une certaine hypocrisie.

Une telle interdiction déplacerait le problème dans l’espace privé. Un enfant qui reste chez lui avec des parents fumeurs est plus exposé au tabac qu’à la place de jeux avec ses parents qui fument sur un banc, affirme Grégoire Junod (archives).
Une telle interdiction déplacerait le problème dans l’espace privé. Un enfant qui reste chez lui avec des parents fumeurs est plus exposé au tabac qu’à la place de jeux avec ses parents qui fument sur un banc, affirme Grégoire Junod (archives).
ATS

Keystone-SDA, ats

La Municipalité a, dans un rapport publié jeudi, écarté l'idée lancée par l'élu écologiste Ilias Panchard en 2018. «Aucune étude sérieuse n'atteste le danger d'être exposé à la fumée passive à l'extérieur, dans des espaces publics ouverts», commente Grégoire Junod vendredi dans le 24 Heures.

«Je suis un grand défenseur des interdictions de fumer dans les lieux publics fermés, ajoute-t-il, mais dans les espaces extérieurs, qui sont tout sauf des endroits confinés, cette mesure apparaît disproportionnée et sans effets réels».

«Un problème qui ne se pose pas»

Aux yeux du syndic, l'accès universel aux espaces et équipements publics prime. «En restreignant la fumée dans ces lieux, on prendrait le risque d'exclure certaines catégories de la population, explique-t-il, et cela concerne surtout les personnes les plus défavorisées socialement».

«On veut résoudre un problème qui ne se pose pas», ajoute encore le socialiste, qui dénonce une certaine hypocrise. Ce type de mesure aurait une grande visibilité, une forte portée symbolique, mais sans réels bénéfices. Et elle déplacerait le problème dans l'espace privé, explique-t-il.

Grégoire Junod se dit conscient que la Ville de Lausanne est un peu à contre-courant d'une tendance générale «qui aimerait codifier les comportements de tout le monde». «Nous voulons faire confiance aux gens, miser sur la responsabilité de chacun», assure-t-il.