LausanneSuccès pour l'hébergement d'urgence de transition
mabr, ats
4.1.2024 - 10:17
Lancé en mars 2023 par la Ville de Lausanne, le projet-pilote d'hébergement d'urgence de transition pour les travailleurs sans-abri porte ses fruits. Quelque neuf mois après son lancement, seize personnes ont pu régulariser leur situation et sept sont en passe de le faire. Les autorités évoquent des résultats probants.
Keystone-SDA, mabr, ats
04.01.2024, 10:17
ATS
L'idée consistait à sortir de l'hébergement d'urgence classique les personnes sans logement mais disposant d'un contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Ces travailleurs sans-abri sont tous des Européens, hommes en grande majorité, actifs dans la construction, l'hôtellerie-restauration, le nettoyage ou encore le maraîchage.
«D'une part, il s'agissait de désengorger les hébergements d'urgence, et, d'autre part, d'accompagner dans leur procédure de régularisation ces travailleurs avec des perspectives sur le territoire lausannois», explique Eliane Belser, responsable de l'aide sociale d'urgence à la Ville de Lausanne.
Le projet a débuté en mars dernier, dans un petit immeuble de Renens, permettant d'offrir 19 places à ces travailleurs. Ceux-ci bénéficient ainsi d'un «logement très simple, composé d'une chambre avec sanitaires et d'un micro-ondes sur l'étage pour 150 francs par mois», précise Mme Belser. La prestation est prévue pour une durée de trois mois, renouvelable une fois.
Domicile légal crucial
Outre un «mini-logement en autonomie», et des intervenants sociaux présents chaque jour sur place, les bénéficiaires reçoivent surtout une adresse de domicile légal, véritable sésame en vue de toute régularisation de leur situation. «Grâce à cela, ils peuvent s'inscrire au contrôle des habitants, puis remplir une demande de permis, car c'est vraiment ça, le noeud de l'histoire», dit-elle.
En effet, ces Européens ont le droit de séjourner et de travailler en Suisse, mais doivent disposer d'un permis au-delà de trois mois. «La majorité était des Espagnols, suivis de Français, de Portugais, d'Italiens ou encore de Belges».
Neuf mois après le début du projet-pilote, la Ville de Lausanne se montre enthousiaste. Pas moins de 31 personnes ont déjà bénéficié de la mesure. «Parmi elles, seize ont obtenu un permis et sept sont en attente d'une décision», détaille Mme Belser. «Une dizaine d'entre eux a entretemps quitté le dispositif et a pu se reloger par eux-mêmes, sans recourir à nouveau à l'hébergement d'urgence».
Simple, économique et efficace
«C'est un projet très simple, qui nécessite peu de ressources», souligne Eliane Belser. «Il y a bien sûr des intervenants sociaux présents, mais il n'y a pas de veilleur, ni de système de lingerie, ces gens ne sont pas tellement là en journée, car ils travaillent».
Elle se défend par ailleurs de créer une «machine» à faire venir les travailleurs sans-abri. «Ces gens sont déjà là pour répondre aux besoins de l'économie, notre projet les aide simplement à stabiliser leur situation», relève-t-elle.
La mesure devrait donc se pérenniser, mais possiblement sur un autre site, car les propriétaires de l'immeuble à Renens ont d'autres projets. Elle devrait aussi s'étendre, puisque «la prise en charge de publics spécifiques se trouve au coeur de la stratégie du futur de l'hébergement d'urgence».
Simultanément au projet pour les travailleurs sans-abri, un même projet, visant les «grands vulnérables et les familles», a vu le jour, également à Renens. A la mi-décembre, la Ville de Lausanne a en outre fait part de sa volonté de développer des hébergements d'urgence de transition pour les femmes, les familles ou les personnes particulièrement vulnérables en raison de leur âge ou de leur état de santé.