Coordination Le canton du Jura met en place l'accueil des réfugiés de guerre

hs, ats

9.3.2022 - 12:55

Le Gouvernement jurassien a mis en place une cellule de coordination cantonale pour l'accueil des réfugiés ukrainiens. Il s'agit d'assurer une prise en charge organisée et de qualité dans une certaine durée. À ce jour, quelque 180 personnes sont hébergées dans le canton du Jura.

La cellule de crise cantonale veillera à assurer la coordination entre les différents acteurs engagés dans l'accueil des réfugiés. (image d'illustration)
La cellule de crise cantonale veillera à assurer la coordination entre les différents acteurs engagés dans l'accueil des réfugiés. (image d'illustration)
KEYSTONE

9.3.2022 - 12:55

Cette cellule de crise cantonale est dès à présent opérationnelle. Elle veillera à assurer la coordination entre les différents acteurs engagés dans l'accueil des réfugiés. Un lien sera assuré avec les collectifs locaux qui se sont créés spontanément afin de pouvoir encadrer et gérer les initiatives citoyennes.

«La population jurassienne s'illustre par son élan de solidarité et en offrant un accueil digne aux réfugiés de guerre», a souligné mercredi la cheffe du Service de l'action sociale Muriel Christe Marchand. «Cette crise migratoire d'ampleur touche les Jurassiens qui se montrent solidaires des peuples opprimés».

Eviter les centres collectifs

Les réfugiés ukrainiens arrivés dans le Jura sont placés chez l'habitant. «L'hébergement collectif n'est pas adapté pour les familles, nous privilégions le réseau de familles d'accueil», a relevé Pierluigi Fedele, directeur de l'Association jurassienne d'accueil des migrants (AJAM).

Les quelque 180 réfugiés résident dans des familles de la diaspora ukrainienne établies dans le Jura ou dans des familles d'accueil. Ils seront ensuite installés dans des appartements par l'AJAM. Certaines familles n'envisagent pas de retourner dans leur pays.

Elan de solidarité d'un village

Le village d'Alle illustre l'accueil de ces réfugiés de guerre. Deux groupes d'habitants sont partis la semaine dernière à la frontière polonaise pour ramener des Ukrainiens. Un groupe de 23 personnes est arrivé dimanche et un autre d'une quarantaine de personnes a gagné mercredi la commune jurassienne.

«La première chose que demandent ces personnes à leur arrivée est de pouvoir prendre une douche», a expliqué le maire d'Alle Stéphane Babey. «Après avoir mangé, ils ont envie de se reposer», a ajouté l'élu qui doit bien constater que son village de quelque 1900 habitants découvre un monde qui n'est pas le sien.

La commune se préoccupait d'engazonner le terrain de football et maintenant elle est face à des traumatisés de guerre, a souligné son maire qui relève l'obstacle de la langue pour communiquer. «L'on a un besoin urgent de psychologues», a déclaré Stéphane Babey.

Neuchâtel aussi

À l'instar de son voisin jurassien, le canton de Neuchâtel se mobilise également en faveur des réfugiés ukrainiens. Une «hotline» a été mise sur pied pour répondre aux nombreuses questions, demandes et propositions d’aide.

Le Conseil d’Etat a fait savoir mercredi avoir chargé le Département de l’emploi et de la cohésion sociale (DECS) et le Département de l’économie, de la sécurité et de la culture (DESC) d'instaurer une organisation de gestion de crise. Celle-ci répondra à la forte sollicitation relevée depuis le début de la guerre le 24 février.

L'exécutif cantonal se dit «très préoccupé» par la nouvelle situation de crise en Ukraine. Il affirme son soutien et sa solidarité envers les nombreuses personnes victimes du conflit. Florence Nater, cheffe de la DECS, s’est entretenue avec des représentants de la communauté ukrainienne présente dans le canton.

Neuchâtel, en collaboration avec la Confédération et les autres cantons, entend «apporter son aide et son soutien de manière rapide et pragmatique». Il s'agit notamment de s’organiser «pour disposer le moment venu des infrastructures nécessaires à l’accueil dans de bonnes conditions de réfugiés ukrainiens».

Le service des migrations (SMIG) invite les personnes qui ont un point de chute auprès de membres de la famille ou d’amis à le contacter afin de les orienter au mieux sur les conditions de séjour. Pour les autres, il recommande de se rendre au Centre fédéral de Boudry pour y demander protection.

hs, ats