Suisse Le Centre maintient son initiative sur les primes

bl, ats

12.10.2023 - 14:17

Les Suisses voteront sur l'initiative du Centre «pour des primes plus basses». Le parti maintient son texte, a annoncé jeudi son président Gerhard Pfister. Le contre-projet du Parlement ne va pas suffisamment loin, a-t-il dit aux médias.

Les Suisses voteront sur l'initiative du Centre "pour des primes plus basses" (archives).
Les Suisses voteront sur l'initiative du Centre "pour des primes plus basses" (archives).
ATS

Keystone-SDA, bl, ats

L'augmentation des primes maladies est sans fin et cela menace les ménages qui doivent déjà lutter avec la hausse des loyers et des coûts de l'énergie, selon M. Pfister.

Une personne sur quatre n'est plus en mesure de payer elle-même ses primes et plus de deux millions de personnes obtiennent des subsides, a rappelé le sénateur Charles Juillard (JU). Les salaires n'ont augmenté que de 2,5% entre 2018 et 2020, contre 12% pour les coûts de la santé.

«Nous voulons nous attaquer à la cause de la hausse des primes et pas au symptôme», a ajouté le Jurassien. L'explosion des primes est le reflet de l'explosion des coûts de la santé. Lutter contre l'augmentation des coûts est donc l'unique voie pour freiner à long terme la hausse des primes.

Il est temps pour les différents acteurs de prendre leurs responsabilités, sans rationner ou réduire les prestations, a rappelé la conseillère aux Etats valaisanne Marianne Maret.

Frein aux coûts

Le texte centriste propose d'introduire un frein aux coûts, qui devraient évoluer en fonction de l'économie et des salaires. Ce frein fonctionne de la même manière que le frein aux dépenses de la Confédération.

Lorsque les coûts de la santé augmentent de 20% de plus que les salaires par année, le gouvernement doit, en collaboration avec les acteurs de la santé, prendre des mesures pour baisser les coûts. Cela permettrait déjà aujourd'hui d'économiser six milliards par an, sans perte de qualité, a rappelé M. Juillard.

De plus, le frein aux coûts a un effet disciplinaire. La santé est le seul domaine où les acteurs peuvent eux-mêmes fixer les prix et décider quelles prestations facturer, a critiqué Karin Stadelmann, membre du comité directeur du parti.

Trop rigide

Mais pour les autres partis, l'initiative ne tient pas compte de facteurs comme la démographie, les progrès médico-techniques et la dépendance des salaires par rapport à l’évolution conjoncturelle.

Estimant qu'il était toutefois nécessaire d'agir pour freiner la hausse des coûts dans l'assurance obligatoire, le Parlement a adopté le contre-projet indirect du Conseil fédéral. Ce projet propose une série de mesures plus ciblées.

L'introduction d'objectifs de maîtrise des coûts pour les prestations en est le coeur. Le Conseil fédéral devra se livrer à cet exercice tous les quatre ans et devra pour ce faire consulter les assureurs, les assurés, les cantons et les fournisseurs.

Pour le Centre, le contre-projet ne va pas assez loin. Le Conseil fédéral ne peut pas prendre de mesures lorsque les acteurs ne respectent pas les objectifs. «Des contrôles sont nécessaires, sinon les bonnes intentions restent des voeux pieux», a lancé Mme Maret. Des incitations fortes à baisser les coûts sont nécessaires, sinon ce contre-projet n'a aucun effet.