Gouvernement Le «huitième conseiller fédéral» annonce sa démission

bl, ats

16.8.2023 - 13:31

Le chancelier de la Confédération quitte ses fonctions. Le centriste Walter Thurnherr a annoncé mercredi son retrait pour la fin de l'année.

Walter Thurnherr, le chancelier de la Confédération, tire sa révérence après huit ans (archives).
Walter Thurnherr, le chancelier de la Confédération, tire sa révérence après huit ans (archives).
ATS

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L'Argovien de 60 ans a dirigé la chancellerie fédérale durant huit ans. «Il est temps de passer le flambeau», a-t-il déclaré devant les médias.

Les dernières années, avec la pandémie, ont été intenses. La chancellerie est un poste qui n'est pas toujours facile, a-t-il aussi reconnu. Il vaut mieux se retirer au bon moment.

Et de lâcher que cette législature a été la «pire» depuis la Seconde Guerre mondiale pour la Suisse. Les crises se sont succédé, ce qui a occasionné beaucoup de tensions, a-t-il reconnu. Mais l'ambiance au sein du Conseil fédéral est très positive.

Un travail passionnant

«J'ai apprécié ma fonction de chancelier», et le travail avec le Parlement et le gouvernement. «C'est un travail passionnant.»

Interrogé sur l'influence réelle d'un chancelier sur le Conseil fédéral, Walter Thurnherr estime que celui-ci doit se limiter à des suggestions, sur la cohérence, la formulation, la communication, à rendre attentif le gouvernement à des risques éventuels. Mais il n'est pas là pour donner simplement son avis ou celui de son parti.

Il regrette de n'avoir pas réussi à plus décloisonner la pensée «départementale». «Nous devons apprendre à travailler pour une administration fédérale et non seulement pour un département ou un conseiller fédéral.» Et d'ajouter que pour la population, il est égal qu'un office soit relié à tel ou tel département.

Présent durant le Covid-19

Le chancelier de la Confédération est notamment en charge du dossier du vote électronique. Les premiers essais avaient été stoppés en 2019 pour des raisons de sécurité. La Poste avait alors retiré son système. Genève a également renoncé à son projet. Quatre ans plus tard, les cantons de Bâle-Ville, St-Gall et Thurgovie seront autorisés à utiliser leur système pour les élections fédérales d'octobre.

Walter Thurnherr a également oeuvré en faveur de la numérisation de l'administration fédérale. Une réorganisation qui n'est pas simple, a-t-il avoué en 2020.

L'Argovien était très présent durant la période du coronavirus. Il a notamment défendu la loi Covid-19 devant le Parlement en 2020. L'UDC avait exigé la présence d'au moins un conseiller fédéral pour défendre ce projet, mais le gouvernement avait refusé et envoyé son chancelier. Le centriste a également été en charge de suivre les évaluations de la gestion de la crise par l'administration fédérale.

Diplomate et secrétaire général

Après des études de physique théoriques à l'École polytechnique de Zurich, il a suivi la voie diplomatique et a travaillé à Berne, Moscou et New York. De 1997 à 1999, ce père de deux enfants a été le collaborateur personnel de l'ancien ministre des affaires étrangères Flavio Cotti.

De 2002 à 2015, il a été le secrétaire général de trois départements, celui des affaires étrangères, puis celui de l'économie avant de suivre Doris Leuthard au département de l'environnement.

Walter Thurnherr a succédé à Corina Casanova en 2016. Le centriste avait été le seul candidat à ce poste. L'ancien PDC avait fait valoir son droit à cette fonction arguant qu'il était le «parti de l'équilibre».

Nomination en décembre

Son successeur sera nommé le 13 décembre, en même temps que le ou la successeur du président de la Confédération Alain Berset. Pour Walter Thurnherr, son successeur doit connaître l'administration, les processus et les gens. «Il doit avoir suffisamment de temps à consacrer à son travail, doit savoir diriger et parler plusieurs langues. Le Parlement trouvera certainement quelqu'un.»

Lui-même n'a pas encore de plan pour son futur. Mais, a-t-il dit, «il est probablement trop tard pour revenir dans le monde scientifique».