Médecine Le chef de chirurgie cardiaque quitte l'USZ

ATS

3.9.2020 - 15:34

Le chef de la clinique de chirurgie cardiaque Francesco Maisano est sous enquête pour fraude scientifique et conflit d'intérêts (archives).
Le chef de la clinique de chirurgie cardiaque Francesco Maisano est sous enquête pour fraude scientifique et conflit d'intérêts (archives).
Source: KEYSTONE/USZ

L'Hôpital universitaire de Zurich (USZ) se sépare du chef de sa clinique de chirurgie cardiaque. Les affaires de conflit d'intérêts et de fraude scientifique qui le concernent ont divisé le personnel en deux camps. Le lanceur d'alerte doit donc aussi partir.

La clinique de chirurgie cardiaque sera dirigée à l'avenir par Paul R. Vogt, indique l'hôpital universitaire jeudi. Ce dernier assurait l'intérim ces derniers mois. Le titulaire actuel Francesco Maisano quitte l'établissement avec effet au 28 février prochain.

Le scandale avait éclaté au mois de mai. Suite à une dénonciation par un médecin lanceur d'alerte, le chef de la chirurgie cardiaque a été accusé d'utiliser des implants de sociétés dans lesquelles il possédait une participation financière, sans le déclarer. Il aurait en outre embelli les résultats d'études les concernant à l'adresse de Swissmedic.

Enquêtes externe et pénale

Une procédure pénale est en cours. En outre, les conclusions d'une enquête externe sont encore attendues.

Le principal intéressé a été démis de ses fonctions en juillet et une plainte a été déposée contre lui par l'USZ. En l'occurrence, l'hôpital lui reproche d'avoir accédé au système informatique et d'avoir modifié des données malgré sa mise en congé et l'enquête en cours.

«Ramener le calme nécessaire»

Le retour au travail attendu du dénonciateur de l'affaire et du chef de clinique a entraîné une division au sein de l'équipe de chirurgie cardiaque, déplore l'USZ jeudi dans un communiqué. «Cette situation n'est plus tolérable», écrit-il. «La direction de l'hôpital et le conseil de l'hôpital ont donc décidé que les chemins devaient se séparer» pour «ramener le calme nécessaire» et pouvoir «continuer à garantir entièrement la qualité des prestations à nos patients».

L'USZ se sépare donc de Francesco Maisano «d'un commun accord». Aucune entente n'a en revanche encore été trouvée avec son dénonciateur. Les modalités de départ du lanceur d'alerte «restent ouvertes».

En mai dernier, l'USZ avait d'abord licencié le lanceur d'alerte avant de le réhabiliter et de le réintégrer. Il occupait des fonctions dirigeantes. Le conflit au sein du personnel a finalement eu raison de son maintien.

Deux autres scandales

Ce médecin avait aussi dénoncé deux autres confrères. Le directeur de la clinique de chirurgie orale et maxillo-faciale est soupçonné d'avoir systématiquement orienté les patients vers son cabinet privé pour y être soignés. Il a annoncé au printemps sa démission pour la fin de l'année.

Quant au directeur de la clinique de gynécologie, il aurait opéré trois femmes en même temps, selon le plan d'organisation des opérations. Il a déjà démissionné en juin.

Ces multiples scandales ont incité commission de surveillance de l'éducation et de la santé du Grand Conseil zurichois à ouvrir une enquête parlementaire. Celle-ci est menée par une sous-commission.

Mise en alerte et transparence à l'USZ

Jeudi, l'USZ a aussi annoncé des améliorations dans le dispositif destiné aux éventuels lanceurs d'alerte. Ces derniers pourront bientôt dénoncer un cas de manière anonyme sur une plateforme externe.

Les instances autorisées traiteront et clarifieront ensuite les cas dénoncés. L'hôpital universitaire va, en outre, publier dans un registre les activités secondaires et déclarations d'intérêts des chefs de clinique.

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