SwatchLe patron de Swatch critique la gestion du Conseil fédéral
wk, ats
17.3.2021 - 07:12
Le patron du groupe horloger Swatch fustige le Conseil fédéral pour sa gestion de la pandémie. Nick Hayek reproche notamment au gouvernement de ne pas avoir tiré de leçons des expériences faites par d'autres pays.
wk, ats
17.03.2021, 07:12
17.03.2021, 08:34
ATS
«On a le droit de faire des erreurs. Il faut cependant tirer les leçons de ce qui ne s'est pas passé», relève Nick Hayek dans une interview publiée mercredi dans la NZZ.
En juillet dernier, il avait été invité, avec d'autres représentants de l'économie et de la science, à une réunion à huit-clos avec le Conseil fédéral. Lors de cette dernière, il avait fait une courte présentation montrant comment les mesures prises en Chine, à Taïwan et en Corée du Sud avaient influencé le comportement des clients locaux et les leçons que la Suisse devait tirer de ces expériences pour mieux faire face à la crise, explique-t-il.
Réunion alibi
Selon M. Hayek, le Conseil fédéral a réagi froidement à cette présentation. Il estime que la rencontre n'était qu'un exercice alibi et que personne ne s'est intéressé à la situation de l'industrie horlogère et des travailleurs. «Monteriez-vous dans un avion avec de tels pilotes?», interroge-t-il.
Et d'ajouter que les confinements indifférenciés et non pragmatiques pratiqués en Europe et en Suisse étaient des erreurs. De nombreux pays, en particulier en Asie, ont procédé de manière beaucoup plus habile. En Chine, il n'y a eu un confinement qu'au tout début de la pandémie lorsqu'on n'avait encore aucune expérience du virus, détaille-t-il.
En revanche, des pays comme la Corée du Sud ou Taïwan n'ont jamais fermé leurs magasins et leurs restaurants à l'échelle nationale. Ils ont adopté une approche très pragmatique qui a permis à la société dans son ensemble et à l'économie de subir beaucoup moins de dommages, souligne M. Hayek.
Le patron de Swatch avait déjà vivement critiqué le Conseil fédéral au printemps 2020, lorsque la crise avait éclaté. Après la déclaration de l'état d'urgence, les messages étaient clairs et compréhensibles. En revanche, lors des premiers assouplissements, le gouvernement a laissé une impression désastreuse, avait alors déclaré M. Hayek au Blick.