Aux Cantons et aux citoyens d'agirLes mesures sanitaires ne seront pas durcies
ATS
24.11.2021
ATS
24.11.2021, 15:25
24.11.2021, 16:33
ATS
A quelques jours de la votation sur la loi Covid-19, le Conseil fédéral ne serre pas la vis pour freiner la pandémie. Face aux disparités régionales, il indique que c'est aux cantons d'agir.
«Ce n'est pas le moment d'alléger ou de renforcer le dispositif central en vigueur au niveau national», a expliqué mercredi le ministre de la santé Alain Berset. Le Conseil fédéral a toujours agi au moment approprié, avec les moyens appropriés, «avec ou sans votation», a-t-il poursuivi. Cela a été le cas avec l'extension du pass sanitaire.
Alain Berset a appelé la population à prendre ses responsabilités. «Nous avons tous un rôle à jouer pour sortir de la pandémie. Il est toujours temps de se faire vacciner».
L'hygiène des mains, une aération régulière des espaces intérieurs, la distance sociale, le dépistage dès l'apparition des symptômes sont également d'une importance capitale. La population doit les respecter de manière conséquente pour éviter que la situation ne se dégrade trop au cours des semaines à venir.
Le but est d'éviter que les groupes à risque ne soient touchés et soient admis dans les hôpitaux. Actuellement, l'occupation des lits de soins intensifs reste faible. Si la situation continue son évolution actuelle, les hôpitaux feront face à des problèmes, a précisé Patrick Mathys, chef de la section gestion de crise et coopération internationale de l'Office fédéral de la santé publique.
Actions régionales
Le gouvernement table sur le comportement des citoyens et une réaction régionale pour freiner la propagation. Le Conseil fédéral et les cantons avaient décidé que ces derniers avaient la main dès lors que la situation évoluait de manière différente au niveau régional. C'est le cas actuellement.
Les plus touchés sont appelés à prendre davantage de mesures. Ils peuvent par exemple étendre l'obligation du port du masque, notamment dans les écoles ou obliger le télétravail. «Ils sont les plus à même de prendre les mesures adaptées à leur situation et à leur population. Les restrictions pourront ainsi être mieux comprises et acceptées», estime le ministre de la santé.
Certains cantons ont déjà pris des mesures plus strictes. Le Conseil fédéral appelle ceux qui ne l'ont pas encore fait à mettre en place les tests répétitifs et à introduire l'obligation de présenter un certificat pour entrer dans les établissements de santé, comme les homes.
Les structures hospitalières doivent aussi être préparées à une nouvelle surcharge. M. Berset a toutefois rappelé que les possibilités étaient limitées en raison du manque de personnel et de la fatigue. Les cantons doivent également encourager la vaccination. La troisième dose doit être administrée aussi rapidement que possible, surtout pour les personnes à risque.
Ces mesures seront prises en fonction de la situation et par étapes, rappelle la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS). Les sports d'hiver ou les marchés de Noël ne doivent pas être interdits. Mais des concepts de protection doivent être présentés. Si la situation se dégrade, ces manifestations peuvent être réduites.
Dans la mesure du possible, les fermetures d'écoles ou de crèches doivent être évitées. Les mesures préventives doivent être mises en avant. Les cantons ont également la possibilité d'adapter le traçage des contacts en fonction de la situation et de prendre des mesures aux frontières si nécessaire.
Nouvelles mesures en vue
Le Conseil fédéral avait décidé en mai dernier d'orienter les mesures en fonction de la situation du système de santé, dès lors que la vaccination était accessible à la population de plus de douze ans. Cela comporte des risques, reconnaît le gouvernement.
Il est difficile d'éviter totalement une surcharge des hôpitaux tout en autorisant un taux d'infection élevé. Si les mesures cantonales et le comportement des habitants ne devaient pas montrer d'effet, le Conseil fédéral mettra en consultation des mesures plus strictes au niveau national.
Une vaccination obligatoire comme en Autriche n'aura pas lieu, a assuré M. Berset.