Coronavirus Propagation du Covid-19 en Suisse: 3 morts et près de 500 cas

ATS

10.3.2020 - 18:13

Le nouveau coronavirus a poursuivi mardi sa propagation en Suisse, avec un troisième mort et plus de 160 nouveaux cas confirmés. Le nombre de cas positifs atteint désormais presque 500. La menace d'une pandémie est «devenue très réelle», a averti l'OMS.

La troisième victime en Suisse est une femme de 80 ans souffrant d'autres pathologies, qui est décédée dans un home du sud du Tessin. Deux septuagénaires avaient déjà succombé à la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19): une femme de 74 ans jeudi au CHUV à Lausanne et un homme de 76 ans dimanche à Bâle-Campagne.

Mardi à 12h00, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) avait recensé 476 cas de contamination confirmés et quinze autres encore en cours d'analyse après un premier test positif. En un jour, le nombre de cas confirmé a bondi de 164. 53% des cas concernent des hommes et 47% des femmes. Les personnes âgées entre 30 et 59 ans représentent la plus grande part des contaminations.

Vingt et un des 26 cantons sont désormais touchés par le coronavirus, après un premier cas annoncé à Glaris. Le Tessin comptait mardi à 12h00 le plus de contaminations (91), devant Vaud (76), Genève (53) et Zurich (44).

Personnes à risque testées en priorité

Face à la forte progression de l'épidémie en Suisse, l'OFSP a changé lundi ses règles de quarantaines pour éviter la paralysie du pays. Les quarantaines deviennent plus courtes et touchent moins de monde. Les personnes ne présentant que de faibles symptômes et pas de risque particulier ne sont pas testées.

Seules les personnes particulièrement vulnérables ou devant être hospitalisées et le personnel des établissements médicaux sont contrôlés. En cas de retour positif, ils seront mis en isolement pendant au moins dix jours par leur médecin traitant – et non plus le médecin cantonal. Leurs contacts très proches uniquement sont mis en quarantaine pendant au moins cinq jours.

«Retrouver et avertir toutes les personnes ayant été en contact plus de 15 minutes à moins de deux mètres d'un cas avéré [...] aboutirait [...] rapidement à la mise en quarantaine d'une grande partie de la population», a expliqué Virginie Masserey, cheffe de la section du contrôle de l'infection de l'OFSP.

Cassis à Paris

En visite mardi à Paris, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a appelé à une «coordination» internationale plus importante dans la lutte contre le coronavirus pour éviter des mesures contradictoires. Il a plaidé pour plus de «cohérence» sur le continent européen.

Après s'être entretenu avec son homologue français Jean-Yves Le Drian, le ministre suisse des affaires étrangères s'est rendu au centre de crise et de soutien du ministère français pour observer la gestion de l’épidémie par la France.

Face au développement de la maladie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé lundi à des «actions rapides et décisives». Si la Chine est «en train de maîtriser l'épidémie» (plus de 80'700 cas), «la menace d'une pandémie» à l'échelle de la planète est «devenue très réelle», a averti l'OMS.

Moins de voyageurs

Deux semaines après la confirmation de son apparition en Suisse, les effets sur l'économie s'amplifient. Les CFF comptent actuellement 10 à 20% de voyageurs en moins dans les gares et les trains. Le nombre de passagers à destination de l'Italie a même baissé de 90%. Les CFF perdent ainsi 500'000 francs par jour.

Même son de cloche du côté de l'aéroport de Zurich. Le nombre de passagers a chuté de 20% au début mars, selon le directeur général de Flughafen Zürich.

La compagnie aérienne Swiss a supprimé des dessertes de plusieurs zones touchées par le coronavirus. Les fréquences des vols vers Florence, Milan, Rome et Venise ont été réduites. Elle gèle aussi les embauches pour les postes administratifs. En janvier, la filiale helvétique de Lufthansa assurait vouloir engager 1000 personnes. «Nous examinons actuellement si cela s'appliquera aussi aux domaines opérationnels», a expliqué un porte-parole de Swiss.

Etude sur la baisse du trafic

Sur le réseau BLS, la ligne Brigue-Domodossola a connu une baisse «significative» du trafic de loisirs, a déclaré un porte-parole de la compagnie ferroviaire. Le trafic de banlieue n'a en revanche pas été trop affecté, mais il est trop tôt pour avoir des chiffres concrets.

Même prudence du côté du trafic urbain. Les Transports publics genevois (TPG) n'ont pas observé de baisse de fréquentation de leurs bus et de leurs trams à cause de l'épidémie. Un recul du nombre de passagers par rapport à la même période de l'année dernière est cependant attendu ces prochains jours, après l'annulation du Salon de l'automobile de Genève à cause du coronavirus.

Cours suspendus à l'EPFL

A Lausanne, la fréquentation est globalement la même que la semaine dernière, ont fait part les TL, les Transports publics lausannois. A Bâle, on ne dispose pas encore de données, alors que Bernmobil, la société de transports bernoise, ne veut pas annoncer de chiffres concrets pour le premier trimestre avant la fin mars.

Pour protéger leur personnel, CarPostal et d'autres entreprises de transport routier, notamment de la ville de Zurich, ont demandé à leurs chauffeurs d'arrêter temporairement, à partir de mercredi, la vente de billets. Comme mesure de protection supplémentaire, la porte d'entrée à l'avant des cars postaux reste fermée, a indiqué CarPostal.

Plusieurs écoles ont également pris des mesures. L'EPFL a suspendu tous les cours regroupant plus de 150 personnes pour lutter contre le coronavirus. Ceux-ci seront dispensés en ligne dès mercredi et jusqu'au 19 avril, soit la fin des vacances de Pâques. Plus de 5000 étudiants sont concernés. Au Tessin, l'Ecole universitaire professionnelle de la Suisse italienne (Supsi) a quant à elle annulé avec effet immédiat tous ses cours jusqu'au 22 mars. L'école se prépare à un éventuel enseignement à distance.

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