Relance post-Covid Le directeur de Payot est fâché contre le canton du Valais

zd, ats

16.11.2022 - 16:21

Le directeur de Payot Pascal Vandenberghe est fâché contre le Valais. En cause, les critères choisis par le canton pour sélectionner les librairies qui peuvent participer à l'opération de relance post-Covid. Le patron a envoyé mercredi «une mise en demeure et ira jusqu'au tribunal, s'il le faut».

«Je suis mécontent de la manière dont les choses se passent. Les critères ont été choisis pour exclure Payot», indique à Keystone-ATS son directeur Pascal Vandenberghe. (archives)
«Je suis mécontent de la manière dont les choses se passent. Les critères ont été choisis pour exclure Payot», indique à Keystone-ATS son directeur Pascal Vandenberghe. (archives)

Lundi, le chef du département de la santé, des affaires sociales et de la culture, Mathias Reynard, a présenté un plan de relance pour les secteurs jusqu'ici «oubliés» qui peinent à retrouver leurs chiffres d'avant la pandémie. Environ 500'000 francs sont prévus pour les librairies du canton disposant d’un siège social en Valais ou membre de l’association Livresuisse.

«Je suis mécontent de la manière dont les choses se passent. Les critères ont été choisis pour exclure Payot», indique à Keystone-ATS son directeur Pascal Vandenberghe, revenant sur une information publiée dans le Nouvelliste. L'enseigne possède 35% du marché suisse romand. En Valais, elle est présente à Sierre, où il n'y a pas d'autres librairies, et à Sion.

«Inégalité de traitement»

Pour preuve de ce qu'il avance, Pascal Vandenberghe souligne que dans le Haut-Valais, où il n'y a aucune librairie indépendante, le canton a sélectionné les trois librairies ZAP de Viège, Brigue et Zermatt. Celles-ci sont détenues par le groupe zurichois Orell Füssli/Thalia qui compte une cinquantaine de boutiques en Suisse. «On est loin des petites enseignes indépendantes», tranche le patron de Payot.

En conférence de presse lundi, Mathias Reynard s'était montré transparent en pointant la problématique rencontrée dans le Haut-Valais qui ne dispose pas d'enseignes indépendantes. Il avait précisé que le choix de passer par ces librairies étaient la seule façon de pouvoir distribuer l'aide cantonale dans la partie germanophone du canton.

Pascal Vandenberghe dénonce «une inégalité de traitement» entre le Haut et le Bas-Valais et une «distorsion de la concurrence». «Nous avons envoyé une mise en demeure au canton ce mercredi. Nous leur donnons le temps de revoir leur opération pour rattraper cette erreur. Dans le cas contraire, nous irons jusqu'au tribunal», complète-t-il.

Livres offerts par le canton

Dans l'édition de mercredi du Nouvelliste, Mathias Reynard défend la vision du Conseil d'Etat. «Nous avions une enveloppe limitée à disposition et, comme il s’agit d’argent public, il fallait le distribuer à ceux qui en avaient le plus besoin. Si nous avions appuyé les plus grands acteurs du marché, on nous aurait reproché de dilapider ces deniers. C’est donc un choix assumé que de soutenir les plus petits acteurs de la branche.»

L'opération du canton vise à inciter le public à retrouver le goût des découvertes culturelles, notamment redécouvrir la «riche et dense littérature valaisanne». Ainsi, jusqu'au 24 décembre inclus, chaque personne effectuant un achat dans une librairie sélectionnée par le canton se verra offrir un livre d'une auteure ou d'un auteur – vivant dans le canton depuis deux ans ou qui entretient des liens culturels avec le Valais. L'ouvrage doit aussi être publié à compte d'éditeur.

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