Anniversaire Le droit de vote à 18 ans célèbre ses 30 ans

fasc, ats

3.3.2021 - 09:20

Jusqu'en 1991 et à quelques exceptions près, la majorité civique était fixée à 20 ans dans la plupart des cantons. Mais il y a pile trente ans, le 3 mars 1991, les Suissesses et les Suisses acceptent l'abaissement du droit de vote et d'éligibilité à 18 ans avec 72,7% des voix.

Si le souhait d'inclure les jeunes dès 18 ans dans le processus politique est né avec les mouvances soixante-huitardes, il a fallu attendre 1991 pour qu'il se réalise. (photo d'illustration).
Si le souhait d'inclure les jeunes dès 18 ans dans le processus politique est né avec les mouvances soixante-huitardes, il a fallu attendre 1991 pour qu'il se réalise. (photo d'illustration).
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Si le souhait d'inclure les jeunes dès 18 ans dans le processus politique est né avec les mouvances soixante-huitardes, il a fallu attendre 1991 pour qu'il se réalise, rappelle l'Office fédéral de la statistique dans une publication sur le sujet.

Le droit de vote à 18 ans existe déjà dans quelques cantons, comme dans celui du Jura ou de Schwyz. En 1979, le projet soumis au peuple suisse se heurte au refus dans les urnes. Cette première initiative à l'échelle fédérale échoue avec 49,2% de votes favorables: seuls huit cantons et deux demi-cantons l'ont approuvée.

Passe au second plan

Ce même dimanche de votations, le peuple devait aussi se prononcer sur un autre sujet, très disputé: l’initiative «Sauvegarde des droits populaires et de la sécurité lors de la construction et de l’exploitation d’installations atomiques».

De quoi reléguer au second plan la question du droit de vote à 18 ans, relève l'OFS. Après ce rejet de justesse, plusieurs cantons, comme Genève et Neuchâtel, introduisent à leur tour le droit de vote à 18 ans pour les objets cantonaux. Et douze ans plus tard, l'idée revient sur le tapis.

Les deux Chambres fédérales l'approuvent à l'unanimité. Un arrêté fédéral est adopté et le référendum obligatoire se tient le 3 mars 1991. Cette fois-ci, l'ensemble des cantons et 72,7% des votants se prononcent en faveur de l'abaissement de la majorité civique.

Personne ne s'oppose au projet, qualifié de «cadeau» offert par la Confédération à la jeunesse du pays, l’année même où elle fêtait ses 700 ans d’existence, relève l'OFS.

Un droit de vote à 16 ans

Le canton alémanique avec le taux d’approbation le plus élevé, Glaris, a approuvé le vote à 18 ans à plus de 80%. Il est aujourd’hui le seul canton à avoir introduit le vote à 16 ans au niveau cantonal, une revendication de plusieurs associations de jeunesse, portée par leur faîtière, le Conseil suisse des Activités de Jeunesse.

«Il faut intégrer les jeunes le plus rapidement au processus politique», défend Lauriane Laville, responsable communication du CSAJ. «Une partie des jeunes se désintéresse de la politique institutionnelle et s'engage moins dans les partis traditionnels», relève-t-elle.

Mais ils ne se détournent pas pour autant de la politique. «Ils choisissent plutôt de militer, depuis très jeune, en faveur de causes comme le féminisme, le climat, l'anti-racisme ou encore pour les droits LGBTIQ+. Ils se politisent et devraient pouvoir être intégrés au processus politique dès 16 ans», plaide-t-elle.