Fédérales 2023 Le duo Pascal Broulis – Pierre-Yves Maillard attendu aux Etats

ll, ats

1.5.2023 - 10:32

La course au Conseil des Etats fait figure de tête d'affiche des élections fédérales dans le canton de Vaud. Deux anciens poids lourds de la politique cantonale, le PLR Pascal Broulis et le socialiste Pierre-Yves Maillard, partent favoris. Reste à savoir si le fameux «compromis dynamique», qu'ils incarnaient au Château cantonal, fait encore recette.

Les deux anciens poids lourds de la politique cantonale, le PLR Pascal Broulis et le socialiste Pierre-Yves Maillard, partent favoris. (archives)
Les deux anciens poids lourds de la politique cantonale, le PLR Pascal Broulis et le socialiste Pierre-Yves Maillard, partent favoris. (archives)
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Keystone-SDA, ll, ats

Les deux anciens conseillers d'Etat, désormais quinquagénaires, veillaient à ce qu'économie et social fassent bon ménage dans les projets du gouvernement. Mais la donne a changé: l'an dernier, la droite a repris la majorité à l'exécutif, grâce à l'Alliance vaudoise, qui réunit PLR, UDC et Centre. Et de nouveaux thèmes, comme l'écologie et le féminisme, occupent le devant de la scène.

Fin du tabou

Pour l'essentiel, deux listes vont s'affronter pour les Etats, dans un traditionnel affrontement gauche-droite: fraîchement retraité du Conseil d'Etat, Pascal Broulis fait équipe avec l'UDC Michaël Buffat, qui siège au National depuis 2015.

L'an dernier, ce cadre bancaire de 43 ans a raté son élection au Conseil d'Etat, se faisant souffler la place par Valérie Dittli, une centriste quasi inconnue. Mais il a désormais gagné en notoriété, et pour de nombreux PLR, voter pour un UDC ne semble plus un tabou, assure son parti.

Pour rappel, il y a quatre ans, les candidats des deux formations avaient fait liste séparée. Au final, le PLR Olivier Français avait été élu au côté de la Verte Adèle Thorens. Tous deux ne se représentent pas.

Ticket de gauche

En face, le conseiller national Pierre-Yves Maillard, médiatique président de l'Union syndicale suisse (USS), fait ticket commun avec le Vert Raphaël Mahaim, arrivé il y a un an à Berne. Bon orateur, cet avocat écologiste de 39 ans s'active sur les questions sociales et environnementales, représentant notamment les Aînées suisses pour le climat devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

D'autres candidats sont en lice, mais leurs chances sont faibles. Ils pourraient cependant grappiller des voix à gauche ou à droite, à l'image de la conseillère nationale Vert'libérale Céline Weber ou des candidats de la gauche radicale. Le POP mise sur sa présidente Anaïs Timofte et sur le militant Zakaria Dridi pour tirer sa liste au National. Ensemble à Gauche n'a pas encore désigné ses candidats.

Concurrence interne à gauche

Les Jeunes Verts ont créé la surprise en lançant dans la course leur coprésidente Angela Zimmermann, biologiste et étudiante à l'IDHEAP, court-circuitant ainsi un ticket rose-vert 100% masculin. Difficile de prédire les voix qu'elle pourrait engranger, mais la démarche pourrait encourager les coups de crayon au sein de l'alliance. Les Verts sont les détenteurs du siège soufflé au PS en 2019.

Techniquement, l'élection se déroulera pour la première fois avec le bulletin unique, déjà pratiqué dans d'autres cantons. Les électeurs ne recevront plus de listes des partis ou des alliances, mais ils devront cocher les candidats de leur choix.

Les alliances resteront bien visibles, ce qui a rassuré les états-majors des partis. Certains prédisent néanmoins un changement de dynamique électorale, voire des erreurs d'électeurs.

Conseil national: 19 élus

L'élection au Conseil national se déroulera comme à l'accoutumée. Actuellement, la députation vaudoise compte 19 élus: cinq PS et PLR, quatre Verts, trois UDC et deux Vert'libéraux. Deux sortants ne se représentent pas, la socialiste Ada Marra et l'UDC Jean-Pierre Grin.

L'Alliance vaudoise espère gagner deux sièges, et passer de huit à dix élus grâce à un grand apparentement qui n'existait pas il y a quatre ans. Portée par ses récents résultats électoraux à Genève, Lucerne et Zurich, l'UDC aimerait retrouver le siège perdu en 2019.

Selon les stratèges de droite, le deuxième gain de l'Alliance pourrait aller au PLR – qui relance ses cinq sortants -, voire au Centre, s'il confirme formellement l'apparentement. Une nouvelle venue en politique, l'économiste Isabelle Chappuis, est sur les rangs pour reconquérir le siège centriste perdu par Claude Béglé en 2019.

Défi pour les Vert'libéraux

Au centre de l'échiquier, les Vert'libéraux essaieront de confirmer leur succès de 2019, où ils avaient gagné un deuxième siège. Ils auront fort à faire car leur locomotive électorale, Isabelle Chevalley, a désormais quitté la politique.

A gauche, les socialistes s'attendent à un certain renouvellement de leur députation. Avec le retrait d'Ada Marra et le probable passage de Pierre-Yves Maillard aux Etats, deux nouveaux venus au moins devraient faire leur apparition: parmi les papables figurent Jean Tschopp, chef de groupe au Grand Conseil, Jessica Jaccoud, ancienne présidente, et Benoît Gaillard, conseiller communal lausannois et chargé de communication à l'USS.

Emportés par la vague verte, les écologistes avaient doublé leur délégation aux dernières élections, passant à quatre élus au National, plus un aux Etats. Ils essayeront de confirmer ce résultat, en plaçant peut-être un nouveau nom: Marius Diserens, conseiller communal à Nyon et militant queer, porte la voix des populations marginalisées. Il figure en bonne place sur la liste.