Mobilité Le m2 à Lausanne souffle ses dix bougies

ATS

15.9.2018 - 12:07

A l'occasion des dix ans du m2, les tl ont ouvert les portes de leur atelier samedi à Lausanne.
A l'occasion des dix ans du m2, les tl ont ouvert les portes de leur atelier samedi à Lausanne.
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Le m2 à Lausanne souffle ses dix bougies. Dix ans que le premier métro automatique de Suisse a profondément modifié les habitudes de déplacement des Vaudois. Samedi, les transports publics lausannois (tl) célébraient l'événement en ouvrant leurs portes aux curieux.

Un départ à Ouchy à 315 mètres d'altitude et une arrivée aux Croisettes à 710 m en passant par des sites majeurs comme la gare, le Flon ou le CHUV, une longueur de 5,9 km dont 5,4 km en souterrain, quatorze stations, le cap de 250 millions de passagers transportés en mars dernier: dans une ville pentue comme Lausanne, le m2 est devenu incontournable.

Pour marquer les dix ans de son inauguration, les tl ont invité samedi le public à visiter le garage-atelier à Vennes. L'occasion de sillonner les locaux et de découvrir les coulisses de cette grosse machine qui ne cesse de croître depuis sa création.

En dix ans, sa capacité de transport a ainsi augmenté de 60%. Alors qu'en 2009, il avait transporté près de 22 millions de voyageurs, l'an dernier, le cap des 30 millions a été franchi.

Quartiers rapprochés

"Le m2 est un ascenseur urbain qui a permis de faciliter l’utilisation de l’espace en ville sur un couloir vertical difficile", explique Marc Badoux, directeur adjoint des tl, interrogé par Keystone-ATS. "Il a aussi rapproché des quartiers. Aujourd’hui, il est par exemple plus facile et presque tendance pour un travailleur au centre-ville d’aller manger un sandwich à Ouchy".

Le m2 a par ailleurs contribué au rayonnement de Lausanne. A l’extérieur mais également auprès de ses habitants et de la nouvelle génération, poursuit le spécialiste. "Sans parler des sites qui ont vu le jour ou se développeront le long de son parcours comme Aquatis ou le futur hôpital de l’enfance".

Devant un parterre d'invités samedi au Flon, le syndic de Lausanne Grégoire Junod a souligné que le m2 a aussi été un moteur de développement économique, qu'il a contribué à la création d'emplois et rapproché certains quartiers de la gare.

Plus que prévu

Mais cet engouement n'est pas sans conséquence, en témoignent les rames bondées aux heures de pointe. "C’est vrai qu’il y plus de passagers que ce que nous avions imaginé, mais heureusement que c’est un succès. Surtout que les circonstances budgétaires n’étaient pas faciles lorsque les Vaudois l’ont accepté en votation en 2002", rappelle Marc Badoux.

Pour faire face à la demande croissante, les infrastructures sont régulièrement adaptées: gain d'espace dans les rames, travail sur les automatismes, augmentation du nombre de rames.

Système évolutif

"Heureusement que les ingénieurs ont conçu un système évolutif. Quelle sagesse ! Cela nous a permis de répondre étape par étape à la hausse de la demande", poursuit Marc Badoux. Sur le plan financier, l’investissement en 2008 était de 736 millions de francs, et durant la dernière décennie 50 millions ont permis de développer l’offre.

Plus fréquent

Résultat, la fréquence est passée entre la gare et la Sallaz de 3"15 en 2008 à 2"10 aujourd'hui à certaines heures. Reste que le métro ne désemplit pas et les autorités tablent sur un doublement du nombre de voyageurs à la gare d’ici 2030.

Quid de la suite? Marc Badoux la voit à différents niveaux: le projet en étude visant à permettre au m2 de passer à une fréquence à 90 secondes et le m3.

Le m3, c'est une nouvelle ligne de métro souterraine entre la gare, vouée à d'importantes transformations, et la Blécherette à l'horizon 2025. Une ligne qui doit notamment permettre d'augmenter la capacité du tronçon saturé Flon-gare.

Soutien fédéral

Hasard du calendrier, vendredi, le Conseil fédéral a confirmé son soutien financier à ce projet, s'est réjouie la présidente du Conseil d'Etat Nuria Gorrite. A Lausanne, la mue en matière de mobilité s'est accélérée il y a dix ans. Nul doute qu'elle n'est pas terminée.

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