ClimatLe National favorable à une nouvelle loi sur le CO2
kigo, ats
20.12.2023 - 11:02
La Suisse doit avoir une nouvelle politique climatique pour les années 2025 à 2030. Après le Conseil des Etats, le National est tacitement entré en matière mercredi sur la nouvelle loi sur le CO2, présentée par le Conseil fédéral.
kigo, ats
20.12.2023, 11:02
20.12.2023, 11:19
ATS
Signataire de l'Accord de Paris, la Suisse doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de moitié par rapport à 1990 d'ici 2030. En outre, elle doit atteindre le zéro net d'ici 2050, après l'acceptation par le peuple de la loi sur la protection du climat en juin.
Le projet s'appuie sur l'actuelle loi sur le CO2 que le Parlement a prolongée jusqu'en 2024. Le gouvernement a prévu un financement de 4,1 milliards pour les cinq ans. Cet argent provient de la taxe sur le CO2 déjà perçue sur les combustibles à 120 francs par tonne de CO2. La gauche va essayer d'augmenter ce montant.
Dans le détail, le projet mise sur des incitations, complétées par des encouragements et des investissements ciblés, dans les domaines des bâtiments, de l'industrie, de la finance et de la mobilité. Il est «mesuré» et mise sur «des instruments qu'on connaît», sans en introduire de nouveaux, a relevé Stefan Müller-Altermatt (C/SO) pour la commission. Et de rappeler que le projet permet d'éviter une lacune réglementaire dès 2025.
Le Conseil fédéral renonce à de nouvelles taxes et interdictions. Celles-ci avaient été critiquées et avaient mené à l'échec de la précédente version en votation populaire en 2021.
Pas assez ambitieux
«Nous avons le devoir de ne pas refaire les mêmes erreurs, mais aussi de ne pas perdre de vue l'objectif de la loi», a déclaré Céline Weber (PVL/VD). «Il est urgent d'en faire plus», a lancé Bastien Girod (Vert-e-s/ZH).
Il y a une obligation à garantir un environnement viable pour les générations futures, a ajouté Gabriela Suter (PS/AG). La gauche a regretté un projet qui n'est pas assez ambitieux et tentera d'aller plus loin.
Faire preuve de pragmatisme
«Nous devons vraiment agir», a approuvé Matthias Samuel Jauslin (PLR/AG). Mais il a demandé de la sérénité et du pragmatisme, plaidant en faveur de «solutions socialement et économiquement supportables». Il ne faut pas saper la compétitivité suisse, selon lui. Le Centre et l'UDC partageaient cet avis.
De même que le Conseil fédéral. «Dans certaines régions, on ne peut pas se passer d'une voiture», a illustré le ministre de l'environnement Albert Rösti, faisant référence à une non-augmentation du prix de l'essence.
Le projet doit être un «compromis équilibré, sinon nous courons le risque que la population dise non comme en 2021», a souligné Christian Imark (UDC/SO). Selon lui, la décarbonation devra passer par un renforcement de l'approvisionnement électrique en hiver.
Le débat se poursuit. La question d'une taxe pour certains vols de jets privés et d'affaires sera notamment discutée. De même que la part des émissions de CO2 que la Suisse doit réduire à l'interne.