Le Ministère public de la Confédération (MPC) envisage d'ouvrir une enquête sur Moritz Leuenberger pour violation du secret de fonction. L'ancien conseiller fédéral avait déclaré dans un entretien à un journal que la Suisse avait payé des rançons lors de prises d'otages.
Le MPC a déposé auprès du Département fédéral de justice et police (DFJP) une demande de décision sur l'octroi ou le refus de l'autorisation de poursuivre, a-t-il indiqué vendredi en réponse à une demande de l'agence de presse Keystone-ATS. Il confirmait une information des journaux de Tamedia.
La requête concerne des poursuites pénales en rapport avec une éventuelle violation du secret de fonction par l'ancien ministre. Le MPC ne se prononcera pas plus sur cette question jusqu'à ce que le DFJP prenne une décision, a-t-il précisé.
La violation du secret de fonction par un ancien conseiller fédéral constitue un délit politique, écrivent les journaux de Tamedia. Le Ministère public de la Confédération doit donc demander au Conseil fédéral l'autorisation d'ouvrir une enquête. Le gouvernement décidera alors si la poursuite est dans l'intérêt du pays.
Déclarations controversées
Le 7 février, l'ancien conseiller fédéral de 74 ans avait déclaré à la «NZZ am Sonntag»: «Si un otage est libéré, il y a probablement eu versement».
«Il n'est pas écrit 'rançon' sur le bulletin de versement, mais des frais sont débités quelque part», a déclaré l'avocat et homme politique du PS. Ce dernier a été membre du gouvernement de 1995 à 2010, deux fois président de la Confédération et a dirigé le Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et des communications (DETEC).
Interrogé sur le fait qu'il n'avait auparavant pas dit la vérité, M. Leuenberger a répondu: «Nous avons toujours nié avoir payé des rançons pour libérer des otages», pour une bonne raison, a-t-il dit, pour éviter d'autres prises d'otages.
«Si vous expliquez ce comportement au public, c'est accepté comme un mensonge légitime», a estimé M. Leuenberger. Le mensonge a sa place dans la société. «Le mensonge est un lubrifiant social, ou il peut protéger les intérêts légitimes de tiers. Toujours insister sur la vérité peut parfois causer plus de tort que le mensonge», a-t-il ajouté.
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