Le Parti démocrate-chrétien (PDC) s'appellera désormais «Le Centre». Les délégués ont accepté le changement de nom samedi. Sous cette nouvelle appellation, le parti souhaite convaincre de nouveaux électeurs, au-delà de ses bastions catholiques.
Le nouveau nom a été approuvé par 325 voix contre 57 et un bulletin blanc lors d'une assemblée des délégués dispersée en treize lieux dans toute la Suisse. La majorité des deux tiers, nécessaire pour valider ce changement statutaire, était fixée à 256 suffrages.
Le PDC renonce-t-il à son identité et à un positionnement clair en abandonnant le «C» de «chrétien»? Non, ont estimé les partisans du changement d'appellation, qui ont argumenté que les valeurs chrétiennes du parti ne disparaîtront pas.
Le «C» a été décrit par de nombreux délégués comme une entrave. Sous la bannière «Le Centre», le parti pourra surmonter les clivages confessionnels, a déclaré un délégué zurichois.
Les opposants ont argumenté que ce qui manque au parti est une ligne politique sans équivoque. «Le Centre» n'est qu'une position, pas une vision du monde, a dit un Saint-Gallois.
Le «C» rédhibitoire selon une étude
Dans un discours en préambule, le président du parti Gerhard Pfister a déclaré qu'il n'avait pas de plan B et a souligné que, en changeant de nom et en fusionnant, le PDC pourrait résoudre un problème structurel qui le mine depuis 40 ans. «Nous n'avons jamais réussi à sortir de nos régions d'origine parce que nous sommes perçus comme un parti catholique ou particulièrement religieux».
Une étude de l'institut gfs.Bern avait montré que le terme «chrétien» est rédhibitoire pour beaucoup de citoyens centristes. Lors de son intervention, Gerhard Pfister a souligné qu'il serait possible de rallier 20% de l'électorat alors que le parti avait convaincu 11% des votants lors des fédérales de 2019.
Le nouveau nom ne s'applique qu'au parti national, a rappelé le président zougois. Les sections cantonales ont jusqu'en 2025 pour décider de suivre ou non le parti national.