Partis Le PDC débat des valeurs de la Suisse

ATS

12.12.2018 - 17:35

En raison de sa propre histoire, la liberté de religion constitue pour le PDC un élément essentiel de l'Etat de droit, écrit le parti (archives).
En raison de sa propre histoire, la liberté de religion constitue pour le PDC un élément essentiel de l'Etat de droit, écrit le parti (archives).
Source: KEYSTONE/STEFFEN SCHMIDT

Le PDC appelle à un débat sur les valeurs centrales de la Suisse. Le parti s'oppose notamment à l'instrumentalisation politique des différents courants religieux, selon le papier de position sur "l'Etat de droit et le fondamentalisme", publié mercredi.

"La préservation de la paix religieuse et de la bonne cohabitation des différentes religions, confessions et cultures en Suisse constituent une préoccupation majeure du PDC", écrit le parti en introduction.

L'ordre social du pays est l'héritage de la culture judéo-chrétienne et de la capacité politique à surmonter les conflits religieux historiques grâce à la raison. Des conceptions différentes de la société et de l'économie, de même que les développements scientifiques ont conduit à un pluralisme de valeurs qui façonne la société actuelle.

Liberté de religion

En raison de sa propre histoire, la liberté de religion constitue pour le PDC un élément essentiel de l'Etat de droit. "L'expression d'une affiliation religieuse dans l'espace public doit toutefois être soumise à certaines règles, bien entendu en conformité avec les principes démocratiques, et sans limiter les droits fondamentaux", écrit le Parti démocrate-chrétien.

Les mouvements fondamentalistes constituent une menace sérieuse pour les sociétés ouvertes, en remettant en cause la coexistence pacifique, le système politique et la gouvernance, souligne le PDC. Celui-ci précise que son document ne traite pas spécialement de l'islam, mais seulement de l'impact de ses courants fondamentalistes, comme ce peut être le cas pour d'autres religions ou idéologies.

Le défi de l'islam

L'instrumentalisation de l'islam à des fins politiques ou culturelles est un phénomène et un défi qui touchent également la Suisse, relève le parti. Et celui-ci de pointer du doigt le manque de transparence dans le financement de certaines associations musulmanes et dans certains enseignements diffusés par des prédicateurs. Le nombre croissant de mariages d'enfants ou de mariages forcés inquiète également.

Les responsables des pays occidentaux ont tendance à sous-estimer la "virulence et la propagation de l'idéologie islamiste à des fins missionnaires", poursuit le PDC. Il appelle les politiciens, également des partis du centre, à ne pas ignorer les craintes de la population à ce sujet.

Le parti propose ainsi des accords d'intégration facilement compréhensibles et contraignants pour les immigrés. Selon le PDC, la loi religieuse doit clairement être subordonnée à l'Etat de droit. Les entrées, apparitions publiques et visites de fondamentalistes doivent être évitées grâce aux dispositions légales en vigueur.

A l'heure actuelle, une majorité du parti refuse une éventuelle reconnaissance officielle d'organisations musulmanes et une formation d'imams en Suisse. Les codes vestimentaires ne doivent pas avoir un caractère discriminatoire. Pour des raisons de société, de sécurité et d'intégration, il convient en outre de montrer son visage en public.

Fédéralisme

Le port du foulard pour les enfants au jardin d'enfants et dans les écoles est considéré de manière nuancée au sein du parti, même si une majorité le rejette. Au vu des différents systèmes éducatifs cantonaux, les sections locales du parti sont toutefois libres de formuler des revendications politiques appropriées si elles l'estiment nécessaire.

A l'inverse, la participation à l'enseignement obligatoire va de soi, à laquelle aucune exception ne peut être faite sur la base de motivations religieuses. Le PDC suggère également qu'un soutien particulier soit apporté aux femmes et aux filles dans les programmes de formation et d'intégration.

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