BilanLe PLR adopte six mots d'ordre à son assemblée
ch, ats
20.1.2024 - 15:45
Les délégués du PLR réunis en assemblée samedi à Zoug ont émis pas moins de six recommandations de vote. Entre gauche étatiste et droite conservatrice, le président Thierry Burkart a appelé l’ensemble du parti à porter haut et fort les idées libérales-radicales.
Keystone-SDA, ch, ats
20.01.2024, 15:45
ATS
Avec les exigences de la gauche pour toujours plus d'Etat et les désirs conservateurs de la droite isolationniste, les idées libérales-radicales sont plus importantes que jamais, a souligné le président dans son discours d'ouverture.
Revenant sur la défaite aux élections fédérales 2023, Thierry Burkart a annoncé que le PLR aborde la nouvelle législature avec conviction, afin de défendre ce qui a fait le succès de la Suisse. Ainsi, les délégués ont pris position sur six objets qui seront soumis au vote ces prochains mois.
Concernant les deux sujets du 3 mars, l'assemblée recommande par 328 voix contre 3 de voter oui à l'initiative des Jeunes PLR sur les rentes. Celle-ci prévoit de relever l'âge de la retraite à 66 ans pour tout le monde d'ici à 2033 par tranche de deux mois, avant de la lier à l'espérance de vie. En 2050, l'âge de la retraite serait ainsi d'environ 67 ans et 7 mois.
Ce texte est un instrument efficace pour financer durablement la prévoyance vieillesse qui risque de se retrouver dans les chiffres rouges ces prochaines années en raison de l'augmentation de l'espérance de vie et du nombre croissant de retraités, estiment les délégués du PLR. L'initiative assure les rentes des générations futures.
Le parti recommande par contre par 323 voix contre 2 et 11 abstentions de rejeter l'initiative pour une 13e rente AVS. Une approbation plomberait encore davantage les finances de l'AVS, car elle demande le versement d'une 13e rente à tous les retraités, qu'ils en aient besoin ou non.
Santé: pas de centralisation
Les délégués ont rejeté aussi bien l'initiative du PS visant à alléger les primes, à l'unanimité, que l'initiative du Centre visant à freiner les coûts, par 333 non contre un oui. Les grands défis doivent être résolus par davantage de marché et de responsabilité individuelle, plutôt que par des subventions annuelles supplémentaires de plusieurs milliards ou par un frein aux coûts inadapté, ont relevé les orateurs.
Les délégués ont par ailleurs clairement dit oui à un développement modéré des autoroutes aux points névralgiques (305 oui contre 7 non et 15 abstentions). Ils ont également nettement approuvé la sécurité de l'approvisionnement en électricité grâce aux énergies renouvelables (267 oui, 29 non et 9 abstentions). Deux textes contre lesquels un référendum a été déposé.
La voie bilatérale
Les votes ont été entourés des discours des deux conseillers fédéraux PLR Karin Keller-Sutter et Ignazio Cassis. Ce dernier a présenté aux délégués les résultats obtenus par la Suisse lors des échanges avec l'UE.
Le Conseil fédéral est intéressé à développer et à stabiliser la voie bilatérale avec l'UE tout en préservant les «intérêts essentiels» de la Suisse, a déclaré le ministre des Affaires étrangères: le 15 décembre 2023, la Suisse a décidé de poursuivre la voie bilatérale. C'est aussi la voie libérale, la voie du PLR et celle qu'il s'agit de poursuivre ensemble, a dit en substance le Tessinois.
Stabilité financière
La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a pour sa part rappelé l'importance d'un budget équilibré pour la Suisse. «Nous vivons au-dessus de nos moyens et mettons en péril un atout important de la Suisse: la stabilité financière», a déclaré la ministre des Finances.
Les causes de la croissance des dépenses sont évidentes, selon elle: il s'agit avant tout de l'augmentation des dépenses pour l'AVS et pour l'armée.
«Je ne veux en aucun cas peindre le diable sur la muraille», a ajouté Mme Keller-Sutter, «mais je tiens à souligner que nous devons nous préparer à des débats budgétaires difficiles dans les années à venir».
Mme Keller-Sutter a réaffirmé la nécessité du frein à l'endettement, même si celui-ci est régulièrement remis en question. Pour la Suisse, avec son économie nationale ouverte et sa propre monnaie, la discipline et la stabilité financières sont essentielles.
Afin de préserver la marge de manœuvre, le Conseil fédéral veut réexaminer toutes les tâches et subventions, y compris les prestations de transfert, c'est-à-dire les tâches essentielles de l'Etat.