Les libéraux-radicaux veulent placer la responsabilité individuelle au centre de leur politique environnementale. Si aucun résultat n'est atteint, des mesures incitatives, voire restrictives, pourraient être mises sur pied.
Après le tournant écologique de sa présidente Petra Gössi en février, le PLR a lancé un sondage auprès de ses membres. Plus de 14'000 personnes y ont répondu. Et les résultats sont nets, a souligné vendredi la conseillère nationale schwyzoise lors de la présentation d'un papier de position à Langenthal. «Il y a un clair souhait pour plus d'engagement».
Le texte, qui sera présenté le 22 juin aux délégués du parti, «décline les politiques climatique et environnementale en termes libéraux-radicaux», explique Petra Gössi. «Il est ainsi clair que nous ne nous associerons ni avec les Verts ni avec les syndicats, qui veulent tout interdire». A la place, la députée prône la dérégulation, le principe du pollueur-payeur ou encore des taxes d'incitation.
Cascade de mesures
Concrètement, la direction du PLR propose une série de mesures rangées sous quatre thématiques, à savoir la nature, l'habitat, le travail et la formation, ainsi que le transport. Avec à chaque fois, la même cascade de mesures est envisagée, précise le vice-président Andrea Caroni. «D'abord la responsabilité individuelle, ensuite les mesures incitatives, et enfin – en dernier recours – des restrictions plus poussées».
Sous la thématique de la nature, le parti propose dans un premier temps de réformer la production des denrées alimentaires, limiter le mitage du territoire et améliorer la protection des eaux. Des mesures de pilotage, comme l'instauration de valeurs-limites pour les produits phytosanitaires ou l'assainissement de l'énergie hydraulique, viendraient ensuite. L'interdiction de pesticides ou de matériaux nocifs pour l'environnement seraient d'ultimes recours.
Dans le domaine de l'habitat, le PLR veut accélérer la rénovation des bâtiments et réduire la consommation d'électricité, voire optimiser la taxe d'incitation sur les combustibles ou introduire des valeurs-limites pour les systèmes de chauffage. Comme mesure plus stricte, le parti propose le remplacement des chauffages électriques.
Flexibilisation du travail
Le parti suggère encore de flexibiliser les modèles et les lieux de travail, notamment grâce à la numérisation, d'encourager la recherche et le développement ou encore d'accélérer l'économie circulaire. L'échange de quotas d'émission et le développement de conventions d'objectifs seraient des mesures de pilotage envisageables.
Pour ce qui est des transports, les libéraux-radicaux veulent améliorer le trafic, encourager une mobilité générant peu d'émissions de CO2 et atteindre plus de transparence dans le trafic aérien. Le parti n'est pas non plus contre l'introduction de valeurs cibles de CO2 pour les moyens de transport à énergies fossiles.
Le transport aérien ne serait pas épargné. Il doit être englobé dans le système européen d'échange de quotas d'émissions ou dans l'instrument international de compensation CORSIA.
Réfutant toute tactique politicienne, Mme Gössi a nié un retournement de veste à l'approche des élections fédérales de cet automne. «Nous ne nous éloignons pas de nos principes et de nos valeurs, mais nous les maintenons».
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