Partis Le président des Verts critique l'«idéologie du marché libre»

om, ats

20.8.2022 - 12:27

Le président des Verts Balthasar Glättli a critiqué les «idéologues du marché libre» lors de l'assemblée des délégués de son parti à Zoug. Le Conseil fédéral opère lui aussi selon cette idéologie. Il faut y mettre un terme.

Balthasar Glättli a vertement critiqué les défenseurs du marché libre (archives).
Balthasar Glättli a vertement critiqué les défenseurs du marché libre (archives).
ATS

Keystone-SDA, om, ats

«Notre société du tout-jetable a cru – et croit encore – à une croissance sans limite, attisée par le pétrole. Elle s’est crue – et se croit encore – être l’apogée et la fin de l’histoire, mais elle n’a aucun avenir», a déclaré M. Glättli. Et d'ajouter qu'il n'y a pas de fin de l'histoire. Il n'y a que l'arrogance d'y croire, l'arrogance de celle ou celui qui croit au marché, qui pense que «la puissance invisible du marché libre» dirige tout.

Même le Conseil fédéral opère selon cette idéologie: appliquer le plus possible les vieilles recettes, surtout ne pas toucher à la Suisse, a poursuivi le président des Verts. Et de dénoncer une foi dans le marché «qui se fait passer pour du pragmatisme, car elle ne voit plus – ou ne veut plus voir – l'idéologie qui s'y cache».

Cette idéologie nie la politique car elle conçoit les règles du marché comme une loi naturelle. Elle repousse par conséquent toute responsabilité, envers les êtres humains, envers le climat et l'environnement, a-t-il ajouté.

Pas de droit divin

M. Glättli a rappelé que le marché est une réalisation humaine, pas une fin de l'histoire de droit divin ni un état de nature primitif. Tout marché est façonné par des lois ou des réglementations politiques. C'est ce cadre, et par conséquent la politique, qui décide si le marché rend les riches encore plus riches et l'environnement encore plus malade.

Pour le conseiller national, les solutions d'avenir doivent être mues par l'idéal de donner à l'économie et à la société un fondement plus juste et plus durable. «Je veux bien être un idéologue lorsque cela signifie défendre des valeurs: justice, solidarité, durabilité et valeurs vertes», a-t-il précisé.

Blocage bourgeois

M. Glättli a rappelé que cela fait des années que des propositions vertes sont sur la table et qu'elles auraient empêché la crise énergétique qui s'annonce. Elles auraient rendu la Suisse plus indépendante des autocrates comme Vladimir Poutine et donc renforcé la démocratie et les droits humains.

Ces dernières années, la majorité bourgeoise n'a cessé de bloquer les étapes les plus ambitieuses de la transition écologique, a dénoncé le président des Verts. Et de relever qu'en vue des prochaines votations, le grand capitalisme et le lobby paysan s'accoquinent, avec comme devise «pesticides et subventions pour le milieu paysan, sous-enchère fiscale pour les multinationales». Il s'agit d'un «marché de dupes» perdant-perdant pour la nature, la santé et les contribuables lambda.