«Passer à autre chose» Le projet du Grand Fribourg est enterré pour l'heure

lp, ats

5.12.2021 - 10:15

Le projet de fusion pour former un Grand Fribourg à 75'000 habitants a du plomb dans l'aile. Rejeté par six des neuf communes impliquées, il vient d'être enterré par l'Assemblée constitutive. Mais le Conseil d'Etat parle toujours de créer un centre cantonal fort.

5.12.2021 - 10:15

«Il faut se rendre à l’évidence: le moment est venu de passer à autre chose», a constaté Thierry Steiert, syndic de la ville de Fribourg. (archives)
«Il faut se rendre à l’évidence: le moment est venu de passer à autre chose», a constaté Thierry Steiert, syndic de la ville de Fribourg. (archives)
KEYSTONE

«Le moment est venu de passer à autre chose», a lâché le syndic de Fribourg Thierry Steiert (PS) il y a dix jours dans les colonnes du quotidien La Liberté, après la dernière réunion de l'Assemblée constitutive. Celui-ci estime «qu'il n’y aura pas de nouveau projet de fusion autour de la capitale cantonale dans un avenir prévisible».

«Nous avons essayé plusieurs fois, et cette fois-ci avec d’importants moyens», a précisé Thierry Steiert, vice-président d'un organe présidé par Carl-Alex Ridoré, futur ancien préfet de la Sarine. «Il faut se rendre à l’évidence: le moment est venu de passer à autre chose», a constaté le magistrat socialiste.

Pas d'acharnement

Le plus grand regret de ce dernier est «de ne pas avoir pu aller jusqu’au vote final, car la question posée le 26 septembre ne concernait que le processus de fusion», a indiqué encore Thierry Steiert. Elus et délégués de l’Assemblée constitutive ont donné le coup de grâce au processus lancé en 2017 le 25 novembre.

Techniquement, l’acharnement thérapeutique aurait été possible. Mais une fusion à trois (Fribourg, Marly et Belfaux) n'atteignait juste pas le minimum requis de 50'000 habitants et impliquait une discontinuité territoriale condamnée au soir du vote consultatif, où seules les communes ci-dessus avaient accepté d'aller plus loin.

Le Conseil d'Etat, qui s'est beaucoup engagé dans le processus, avec notamment la promesse d'apports financiers, a répété l'importance à ses yeux de créer un centre cantonal fort, afin de permettre à Fribourg de mieux régater sur le plan national. Cependant, il a admis dans un courrier tout récent la situation de blocage.

Assemblée à dissoudre

«Le vote ne saurait être assimilé au vote sur un projet de convention», a noté l'exécutif dans sa lettre à l’assemblée. Cela dit, le gouvernement admet que le résultat n'assure «plus l’élaboration d’un projet permettant d’obtenir l’approbation d’un projet de fusion sur un périmètre conforme aux exigences légales.

L’Assemblée constitutive a accepté le 25 novembre de «désigner des liquidateurs et de leur donner mission de procéder en concertation avec l’Etat» à sa propre dissolution. Des intervenants ont insisté toutefois pour ne pas brader en même temps toutes les idées qui ont émergé du processus, en particulier pour les transports publics.

Le 26 septembre, le verdict du vote consultatif a été sévère pour les tenants de la constitution d'un Grand Fribourg. Les six communes ayant rejeté le projet l'ont fait par des taux nets, avec 60,5% pour Avry, 63,8% pour Corminboeuf, 66,5% pour Givisiez, 85% pour Granges-Paccot, 83,7% pour Matran et 73,8% pour Villars-sur-Glâne.

Dans l'autre camp, les citoyens de Fribourg, chef-lieu cantonal qui compte 38'000 habitants, ont dit oui à 74,1%, tout comme ceux de Marly (57,1%) et Belfaux (56,9%). Le sujet, néanmoins, ne devrait pas être totalement absent des débats qui jalonneront la nouvelle législature cantonale (2022-2026) qui commence le 1er janvier.

lp, ats