Technologie L'EPFL veut rendre la musique classique plus abordable

gsi, ats

27.6.2024 - 10:24

Créer un nouveau lien émotionnel avec la musique classique: tel est l'objectif de l'installation immersive «Praeludium», développée par l'EPFL+ECAL Lab, le centre de design de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.

Cédric Duchêne, chef de ce projet, présente "Praeludium", une installation immersive de l'EPFL+ECAL Lab pour reconnecter avec les émotions de la musique classique.
Cédric Duchêne, chef de ce projet, présente "Praeludium", une installation immersive de l'EPFL+ECAL Lab pour reconnecter avec les émotions de la musique classique.
ATS

Keystone-SDA, gsi, ats

Cette installation expérimentale, qui mêle sons et lumières, sera présentée pour la première fois au public dès samedi au Festival international des musiques sacrées de Fribourg (FIMS).

«Praeludium» – prélude en latin – vise à «rendre la musique classique plus abordable», à s'y «connecter d'une autre façon», explique à Keystone-ATS le chef du projet Cédric Duchêne.

L'installation comprend un système de son 3D avec une double couronne de haut-parleurs, huit stèles lumineuses et un pupitre tactile. Celui-ci permet d'interagir avec la musique, d'en souligner par exemple la texture avec des motifs et d'y ajouter des couleurs.

«La démarche vise à exprimer un ressenti émotionnel, à pouvoir combiner plusieurs sens», indique Cédric Duchêne. Il souligne que l'installation n'est pas un «simple lightshow», mais une nouvelle façon d'aborder et de ressentir la musique classique.

Le rôle de la couleur

«Praeludium» a aussi servi à mener différentes études, notamment pour savoir quels scénarios permettaient d'avoir «la meilleure connexion émotionnelle» avec la musique classique.

Il en est ressorti qu'une écoute dans le noir complet était préférée à une écoute combinée avec la projection de motifs visuels blancs. En revanche, lorsque de la couleur est ajoutée aux motifs, l'expérience globale est nettement améliorée, a montré cette étude. «La couleur agit comme un moteur émotionnel», remarque M. Duchêne.

Pour l'EPFL+ECAL Lab, ces observations présentent «un grand potentiel pour la promotion de la musique classique auprès de nouveaux publics», écrit le laboratoire lausannois dans son communiqué.

Présentation au public

L'installation, qui donne à «entendre avec les yeux» des compositions de Ravel, Berlioz et Fauré, est le fruit de deux ans de travail. Il a été mené par différents spécialistes – designers, chercheurs en interaction numérique, ingénieurs et psychologues -, qui ont régulièrement collaboré avec des musiciens.

La RTS et l'association Acousmatik à Fribourg ont aussi participé au projet, qui sera désormais présenté au public jusqu'au 7 juillet au FIMS. «Praeludium» y est installée sous le Dôme, une salle mobile de 12 m de diamètre et 6 m de haut, explique Cédric Duchêne. Des démonstrations, pouvant regrouper jusqu'à 50 personnes, sont proposées. Il est aussi prévu de compléter les études menées jusqu'ici.