«L'un des sports les plus polluants au monde» Saccages de golf - Les députés réagissent : «Il faut dire stop à l'écoterrorisme»

gsi, ats

2.5.2023 - 13:39

Les déprédations de terrains de golf en Suisse romande, perpétrées par des activistes climatiques, ont fait réagir les députés vaudois. La majorité de droite du Grand Conseil a fait voter une résolution demandant au Conseil d'Etat de faire «tout son possible» pour lutter contre ces saccages.

Les saccages de golf ont démarré mi-avril à Lausanne par une action revendiquée par le groupuscule des «Grondements des Terres».
Les saccages de golf ont démarré mi-avril à Lausanne par une action revendiquée par le groupuscule des «Grondements des Terres».
KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Keystone-SDA, gsi, ats

«Ces actes de vandalisme ne permettent aucune avancée dans la lutte contre le dérèglement climatique», a soutenu le PLR Loïc Bardet, auteur de cette résolution. Selon lui, ces actions «desservent» la cause environnementale et, plus largement, constituent une attaque portée à l'Etat de droit.

«Il faut dire stop à l'écoterrorisme», a renchéri l'UDC Yvan Pahud, listant quelques-unes des autres opérations menées par des activistes, entre routes bloquées, banques occupées ou canons à neige sabotés.

Pour le Vert'libéral Aurélien Demaurex, les attaques contre les golfs ne doivent pas être considérées comme de «simples actions symboliques», mais des actions «concrètes et condamnables», «des atteintes à la propriété privée». Il a dénoncé des agissements qui pourraient «faire croire que l'écologie est l'apanage de l'extrême gauche».

Parmi la gauche radicale justement, Mathide Marendaz (Ensemble à gauche – POP) a critiqué l'hypocrisie du PLR et de l'UDC qui réclament davantage de terres agricoles tout en défendant le golf, un sport pratiqué par 2% des Suisses et qui «sacrifie des terres cultivables». Selon elle, les activistes ont «au moins le mérite» de sensibiliser la population sur l'utilisation des terres et de l'eau.

Perte de temps, selon la gauche

Pour le reste de la gauche, la Verte Rebecca Joly et le PS Jean Tschopp ont condamné la déprédation des golfs, jugeant ces actes «pas pertinents.» Ils ont toutefois critiqué la propension de la droite à enchaîner les résolutions «sans portée légale» sur ce type d'actions militantes, à «encombrer l'ordre du jour du Grand Conseil» au lieu de prendre «de vraies mesures fortes» en faveur du climat.

Au vote, la résolution a été soutenue par 72 députés, tandis qu'ils ont été 44 à s'y opposer et 11 à s'abstenir.

Pour le conseiller d'Etat Vassilis Venizelos, il va de soi que le gouvernement vaudois «condamne et met tout en oeuvre» pour s'opposer aux actes de vandalisme, sans pour autant se substituer à la justice. Le ministre en charge de l'environnement et de la sécurité a appelé les députés à «s'emparer de problématiques de fond» plutôt que de voter de telles résolutions, qui ne sont qu'un voeu adressé au Conseil d'Etat.

5 saccages partout en Suisse romande 

Pour mémoire, les saccages de golf ont démarré mi-avril à Lausanne par une action revendiquée par le groupuscule des «Grondements des Terres». Celui-ci a incité d'autres militants à suivre le mouvement, et d'autres déprédations ont ensuite été commises sur les golfs-clubs de Genève à Vandoeuvre, de Payerne (VD), de Vuissens (FR) et de Neuchâtel à St-Blaise.

Les activistes ont par exemple labouré les greens et creusé des trous pour planter des légumes. Les gazons ont aussi été tagués avec des slogans en lien avec la nature ou anti-riches.

A l'origine du mouvement, «les Grondements des Terres» avaient expliqué vouloir s'en prendre à «l'un des sports les plus polluants au monde», critiquant notamment la consommation d'eau nécessaire à l'entretien d'un terrain de golf.