Trop compliqué Les cantons exigent davantage de simplicité pour les manifestations

jc, ats

22.6.2021 - 08:56

Le Conseil fédéral se prononce mercredi sur de nouveaux allégements des mesures de lutte contre le coronavirus à partir de la fin juin. Le certificat Covid devrait jouer un rôle central. Les cantons saluent ce pas – non sans quelques critiques. Ils exigent aussi des règles plus simples pour les manifestations.

Keystone-SDA, jc, ats

Des spectateurs de la 30e edition de la Fete de la Musique, le samedi 19 juin 2021 a Genève. Pour les manifestations à venir, plusieurs cantons demandent au Conseil fédéral de définir des règles plus simples et de renoncer aux nombreuses prescriptions relatives à la taille des groupes, au nombre de mètres carrés, aux limitations de capacité ou aux mesures de protection. (image d'illustration)
Des spectateurs de la 30e edition de la Fete de la Musique, le samedi 19 juin 2021 a Genève. Pour les manifestations à venir, plusieurs cantons demandent au Conseil fédéral de définir des règles plus simples et de renoncer aux nombreuses prescriptions relatives à la taille des groupes, au nombre de mètres carrés, aux limitations de capacité ou aux mesures de protection. (image d'illustration)
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À partir du 1er juillet, les grands événements devraient être réservés aux détenteurs d'un certificat Covid, c'est-à-dire aux personnes vaccinées, guéries ou testées négatives, et aux moins de 16 ans. Elles devraient pouvoir accueillir 3000 personnes maximum en salle et 5000 à l'extérieur. Plusieurs cantons saluent le rôle central accordé au certificat.

Bâle-Campagne souligne toutefois que cela occasionnera une charge administrative supplémentaire pour les entreprises et organisations concernées. Aucune autre tâche ne devrait être transférée vers ces entreprises.

Les clubs contre le certificat obligatoire

Le Conseil fédéral prévoit aussi que les discothèques et les clubs soient autorisés à rouvrir depuis la fin juin, mais que le certificat soit obligatoire pour aller danser. La commission suisse des bars et des clubs (CSBC) s'y oppose.

Pour elle, il doit être possible d'organiser des soirées prévoyant le port du masque, une capacité limitée, le traçage des contacts et l'obligation de consommer assis, mais sans devoir présenter le certificat. Si le gouvernement devait tenir à cette exigence, il devrait renoncer à toutes les autres conditions, notamment la limitation de la capacité, estime la CSBC.

Certains cantons souhaitent en revanche étendre l'obligation du certificat Covid – comme l'Argovie pour les piscines intérieures et les parcs aquatiques. Car le respect des règles de distanciation et de la superficie par personne y est «plutôt théorique». Avec l'humidité et les éclaboussures, des aérosols se créent rapidement.

Des règles trop compliquées

Plusieurs cantons demandent par ailleurs au Conseil fédéral de définir des règles plus simples et de renoncer aux nombreuses prescriptions relatives à la taille des groupes, au nombre de mètres carrés, aux limitations de capacité ou aux mesures de protection pour les manifestations.

Cette confusion comporte un risque que la population ne puisse plus respecter ces règles, redoutent ainsi les cantons de Suisse orientale (SG, AI, AR, TG).

La limitation du nombre de convives dans les espaces intérieurs des restaurants est également critiquée, même si elle devrait passer de quatre à six personnes par table. Gastrosuisse la juge trop timorée. La faîtière est soutenue notamment par le gouvernement schwytzois, qui appelle à renoncer à toute limite à l'intérieur, comme le Conseil fédéral le prévoit sur les terrasses.

Le gouvernement vaudois préconise pour sa part d'autoriser huit personnes en intérieur et de supprimer toute limitation lorsque toutes les personnes d'un groupe sont en possession d’un certificat Covid.

Mettre fin à l'obligation du télétravail

En outre, plusieurs cantons exigent la levée sans conditions de l'obligation du télétravail. Les employeurs sont en mesure de définir avec les employés les mesures nécessaires dans ce domaine, estime le canton de St-Gall.

Le Conseil fédéral avait estimé le 11 juin qu'il était encore trop tôt pour abolir cette obligation. Un allégement de celle-ci ne devrait être possible qu'à partir du moment où toutes les personnes souhaitant être vaccinées ont reçu leurs deux doses.

D'aucuns vont plus loin et exigent la levée prochaine de toutes les mesures. Le canton de Berne estime ainsi que toutes les mesures de lutte contre le coronavirus devraient être annulées d'ici la fin septembre.

Il justifie sa position par les résultats de la votation sur la loi Covid-19 dimanche dernier. La proportion «étonnamment élevée» de «non» (près de 40%) montre que la population est «assez critique» face aux mesures prises par la Confédération, estime le Conseil-exécutif.

L'Union suisse des arts et métiers (usam) demande pour sa part la levée au 1er juillet de la «situation particulière». Le comité directeur de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS) entend, lui, examiner avec le gouvernement comment un retour à la normalité peut s'intégrer dans le modèle des trois phases.

Les Chambres fédérales avaient refusé la semaine passée deux motions de l'UDC exigeant la levée «immédiate» de la situation particulière, le ministre de la santé Alain Berset appelant à une sortie «ordonnée» dans le cadre du modèle en trois phases.

Port du masque à l'intérieur

La levée de l'obligation de porter un masque dans les espaces extérieurs des installations accessibles au public, tels que les quais de gare ou les arrêts de bus, est bien accueillie. Mais certains cantons veulent aller plus vite, sans attendre la fin juin.

Le comité directeur de la CDS salue par ailleurs le maintien du port du masque à l'intérieur si la distanciation ne peut pas être respectée. A la fin juin, les personnes souhaitant se faire vacciner n'auront pas toutes pu le faire, souligne-t-il.