Bons de 50 francsLes cantons n'adhèrent pas à l'idée du Conseil Fédéral
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6.10.2021 - 17:02
Keystone-SDA, bl, ats
06.10.2021, 17:02
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L'introduction d'un bon de 50 francs pour les personnes qui persuadent un citoyen de se faire vacciner contre le Covid-19 ne convainc pas. Les cantons s'y opposent estimant que cela ne permet pas de sortir de la crise.
Le Conseil fédéral a mis les bouchées doubles pour booster la vaccination. Il a proposé mercredi dernier de mettre sur pied une semaine de vaccination. Cette mesure est incontestée par les cantons qui ne sont cependant pas tous d'accord sur les dates.
Cela permettra d'augmenter le taux d'immunité, soulignent plusieurs gouvernements cantonaux en réponse à la consultation du Conseil fédéral. Et de lever progressivement les mesures en place, avance le canton de Vaud.
Non au bon
Ils ne voient toutefois pas l'utilité d'offrir un bon de 50 francs pour les personnes qui contribuent à l'effort en persuadant un ami, un membre de la famille, un collègue de se faire vacciner. La Suisse doit renoncer à des incitations financières.
«Ce n'est pas dans la mentalité habituelle de la Suisse», avait indiqué vendredi sur la RTS le ministre genevois de la santé Mauro Poggia. A ses yeux, cette mesure, qui le laisse «personnellement sceptique», est «aussi un aveu d'impuissance.» Fribourg parle d'une forme de «chantage» et d'une mesure discutable sur le plan éthique.
Le gouvernement vaudois suggère de son côté une stratégie alternative. Il propose d'offrir une sérologie aux personnes hésitantes afin de déterminer leur taux d'immunité et à favoriser une approche solidaire. Le bénéficiaire pourra attribuer une «prime» à des programmes de vaccination dans des pays à faible couverture vaccinale ou à des ONG ou des institutions internationales qui oeuvrent dans ce sens.
Contre-productif
La décision doit être prise pour des raisons sanitaires et en solidarité, estiment les cantons de St-Gall et de Thurgovie. Pour Lucerne, cette mesure peut même s'avérer contre-productive. Une partie des personnes qui sont prêtes à se faire vacciner pourrait repousser l'injection en attendant l'introduction du bon.
De plus, le bon n'augmentera pas la volonté de se faire immuniser. Des alternatives aux vaccins à ARN messager seraient plus intéressantes.
Cette récompense peut être perçue comme injuste par ceux qui ont réussi à convaincre une autre personne avant l'introduction du bon, estiment les gouvernements argoviens et glaronais. Seul le canton de Bâle-Ville a soutenu cette mesure, pour autant que la Confédération prenne les frais à sa charge.
Le président de la conférence des directeurs cantonaux de la santé, Lukas Engelberger, s'était montré prudemment favorable à la mesure. Elle peut représenter une voie pour sortir de la crise, avait-il dit à la Sonntagszeitung
Bus itinérants
Certains cantons sont également sceptiques face à l'augmentation du nombre de bus de vaccination. Les gouvernements de Schwyz et d'Obwald doutent que le personnel qualifié soit suffisant.
Le canton de Vaud précise qu'il a mis en place cette pratique dès le début de la vaccination. Il estime que ces unités mobiles devraient être déployées dans les lieux identifiés où le taux de vaccination reste bas. Pour Fribourg, l'organisation et la logistique à mettre en place sont disproportionnées pour l'effort restant à fournir.
Le canton est également opposé à une information individuelle. Cette démarche peut être ressentie comme agressive et intrusive, écrit-il dans sa prise de position.