Grand Conseil Les députés fribourgeois votent un budget 2022 équilibré

lp, ats

3.11.2021 - 11:08

Le Grand Conseil fribourgeois a voté mercredi le budget 2022 de l'Etat. Ce dernier présente un résultat équilibré, avec un excédent de 261'100 francs précisément, en dépit de l'impact négatif de la crise sanitaire. Le PS s'est abstenu au vote final.

lp, ats

Le grand argentier fribourgeois Georges Godel a présenté son dernier budget devant le Grand Conseil, alors qu'il s'apprête à quitter le Conseil d'Etat après quinze ans d'exécutif (archives).
Le grand argentier fribourgeois Georges Godel a présenté son dernier budget devant le Grand Conseil, alors qu'il s'apprête à quitter le Conseil d'Etat après quinze ans d'exécutif (archives).
ATS

Le décret relatif au budget a été accepté par 61 voix contre 1 et 26 abstentions. Le PS s'est abstenu lors du vote final comme annoncé la veille lors du débat d'entrée en matière par le député Elias Moussa, en déplorant le «manque d'ambition» de la copie concoctée par les services du grand argentier cantonal, le centriste Georges Godel.

La discussion tenue sur deux demi-journées a donné lieu à des questions à l'intention des sept membres du Conseil d'Etat à tour de rôle, afin le plus souvent d'obtenir des précisions. Elle a aussi permis aux députés de droite de louer le travail de Georges Godel, qui s'apprête à quitter le gouvernement après quinze ans d'exécutif.

La dernière copie du Glânois âgé de 69 ans a permis encore à nombre de députés de saluer la hausse marquée des investissements. Le budget «assume les effets de la pandémie et continue à développer les prestations publiques», a résumé le député centriste Laurent Dietrich, rapporteur de la commission des finances et de gestion (CFG).

Pièce maîtresse

Des propos relayés par le grand argentier. «La maîtrise rigoureuse de l'augmentation des charges reste la pièce maîtresse de la stabilité financière», a insisté le conseiller d'Etat. «Et la croissance des investissements s'inscrit dans la volonté du gouvernement de renforcer l'impact positif du plan de relance.»

«Environnement et climat ne sont pas oubliés», a relevé Georges Godel, tout comme la santé, le social, la formation et les transports publics. Dans le détail, les charges et les revenus affichent une hausse identique de 3%, à 3,9 milliards de francs. Leur progression est supérieure à la moyenne des dernières années.

Dans le détail, le groupe Vert Centre Gauche a parlé d'une entrée dans une nouvelle ère, en référence à la crise sanitaire. Le PS a regretté pour sa part une vision à court terme ainsi que la dépendance à la péréquation fédérale (+77,4 millions) et à la distribution des bénéfices de la Banque nationale suisse (BNS).

Coup de chapeau

Le Centre a décerné un coup de chapeau particulier à Georges Godel, son conseiller d'Etat. Le PLR a lui insisté sur la nécessaire maîtrise des dépenses, alors que l'UDC a exigé de ne pas engager des charges «que nous ne pouvons assumer», selon les mots de son député Philippe Demierre, qui a pointé les effectifs de l'administration.

En matière de rentrées fiscales, la progression de l'impôt sur les personnes physiques dépasse 40 millions de francs, tout en incluant un nouvel abaissement de 2 points du coefficient cantonal à 96%. Elle est modérée cependant par la baisse d'autres recettes fiscales découlant des effets de la crise sanitaire (-18,5 millions).

Le Grand Conseil a néanmoins procédé à quelques retouches. Comme proposé par la CFG, il a notamment adapté le budget aux nouvelles dispositions de la loi sur l’aide au recouvrement et l’avance de contributions d’entretien, pour un accroissement des charges de 400'000 francs environ.

Investissements en hausse

L'augmentation de la péréquation financière (+16,7%) permet «de limiter le recours aux fonds et provisions», selon l'exécutif. Côté dépenses, les charges de personnel devraient croître de 30,2 millions de francs (+2,2%), notamment pour créer 88 postes EPT, surtout dans l'enseignement, avec une dizaine dans la justice.

Les investissements bruts sont pour leur part en hausse de 14% à 238,4 millions de francs, le montant le plus élevé en dix ans. C'est plus de 100 millions de plus au regard des comptes 2020, exercice durant lequel différents projets ont subi un «coup de frein» induit par l'irruption de la pandémie.