Renchérissement Les EMS neuchâtelois veulent un soutien étatique

js, ats

25.11.2022 - 14:22

A l'instar des institutions sociales neuchâteloises, les EMS veulent un soutien étatique pour pouvoir compenser le renchérissement auprès de leur personnel. Le manque d'attractivité et la pénurie de personnel du secteur pourraient se renforcer.

Le personnel de santé accomplit «des prestations de pur intérêt public, dans le cas des EMS au service des personnes âgées les plus vulnérables», a rappelé vendredi l’Association neuchâteloise des établissements et maisons pour personnes âgées (ANEMPA). (image d'illustration)
Le personnel de santé accomplit «des prestations de pur intérêt public, dans le cas des EMS au service des personnes âgées les plus vulnérables», a rappelé vendredi l’Association neuchâteloise des établissements et maisons pour personnes âgées (ANEMPA). (image d'illustration)
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Keystone-SDA, js, ats

Le personnel de santé accomplit «des prestations de pur intérêt public, dans le cas des EMS au service des personnes âgées les plus vulnérables», a rappelé vendredi l’Association neuchâteloise des établissements et maisons pour personnes âgées (ANEMPA). La répercussion partielle de l'indice des prix à la consommation, prévue au budget cantonal, doit aussi concerner le secteur parapublic.

Les EMS se disent aussi «très inquiets quant aux conséquences sociales d’une impossibilité de répercuter l’inflation sur les salaires. Tant dans les soins que dans l’intendance, la moitié du personnel se trouve dans les classes les plus basses de la grille salariale et la grande majorité travaille à temps partiel, notamment en raison de la pénibilité de l’activité».

Le secteur fait face aussi à une pénurie de ressources humaines et peine à recruter. Les institutions médico-sociales «craignent qu’une baisse des salaires réels renforce ces difficultés».

Pétition du personnel dans le social

Au niveau des institutions sociales, c'est le personnel qui s'est mobilisé, pour demander de donner aux institutions les moyens financiers permettant d'appliquer la CCT-ES et de revaloriser les salaires, inférieurs d'environ 10-15% à ceux des fonctionnaires de l'Etat. La pétition, qui a été signée par environ 80% du personnel du secteur, devrait être déposée mercredi lors d'une rencontre avec le Conseil d'Etat.

Un grand rassemblement est prévu ce jour-là dans la cour du Château de Neuchâtel. Le personnel manifestera sur son temps de repos. A ce stade, un débrayage n'est pas prévu. Si le personnel n'obtient pas de garanties ou d'ouvertures concrètes à ses revendications, à l'issue de la séance, une mobilisation pourrait être organisée le 6 décembre à midi, juste avant le vote du Grand Conseil sur le budget. Un débrayage pourrait être décidé.

Dans une lettre envoyée aux partenaires de la CCT-ES, le Conseil d'Etat explique qu'il a l'intention de mener une discussion au cours des trois ou quatre premiers mois de 2023 sur les conséquences de l'inflation et sur les suites à y apporter pour les entités subventionnées dans les secteurs du social et de la santé.

Conseil d'Etat: pas associé

S'agissant du social, le gouvernement a expliqué qu'il n'était pas envisageable d'étendre le budget de l'Etat et les enveloppes de subventions pour combler les effets de l'inflation sans régler simultanément les questions ouvertes concernant la négociation et la reconnaissance de la nouvelle version de la CCT-ES. Dans tous les cas, à effectifs et prestations constants, la masse salariale prise en compte pour le calcul de la subvention doit impérativement demeurer stable à moyen terme.

Le Conseil d'Etat a demandé aux acteurs concernés de compenser à l'interne les impacts liés à la progression salariale et à la nouvelle CCT-ES, ainsi que dans toute la mesure du possible, le renchérissement. Cette dernière thématique sera reprise dans les discussions sur les conséquences de l'inflation qui auront lieu dans les premiers mois de 2023.

Le gouvernement a précisé qu'il n'a pas été associé aux négociations liées à la CCT-ES et qu'il ne saurait simplement entériner un nouveau texte et ses effets économiques alors que l'adaptation du cadre financier qu'il implique n'a pas été préalablement approuvée. Le Conseil d'Etat a ajouté qu'il est dans «l'incapacité de reconnaître l'ensemble des améliorations apportées par ce nouveau texte». Il souhaite clarifier les conditions dans lesquelles il pourra les reconnaître à l'avenir.