Votations 25 novembreLes entrepreneurs montent au front
ATS
24.9.2018 - 13:05
Les entrepreneurs romands montent au front contre l'initiative pour l'autodétermination, soumise au vote le 25 novembre. Ce texte fait peser une incertitude sur quelque 600 traités économiques, dénoncent-ils. Un pays exportateur, comme la Suisse, a tout à y perdre.
Consciente de l'enjeu, la faîtière economiesuisse, accompagnée de plusieurs entrepreneurs, a lancé lundi la campagne contre l'initiative UDC. Ensemble, ils ont alerté sur les "graves menaces" que ce texte fait subir pour les entreprises, PME comprises.
Les entrepreneurs ont décidé de se mobiliser pour ne pas revivre le scénario de février 2014 avec l'acceptation de l'initiative sur l'immigration de masse. "On a davantage conscience qu'il est nécessaire d'expliquer ce que l'on vit", a déclaré Aude Pugin, directrice d'APCO Technologies (industrie spatiale) et présidente de la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie (CVCI).
L'initiative pour l'autodétermination veut que le droit suisse prime sur le droit international. Cela implique qu’en cas de contradiction entre une disposition constitutionnelle suisse et un traité international, la Suisse doive renégocier le traité ou le dénoncer.
Insécurité immédiate
A première vue, seuls quelques cas comme l'initiative des Alpes (1994) ou celle contre l'immigration de masse semblent concernés. Mais de nombreux accords techniques seraient à passer au peigne fin, créant une insécurité immédiate fort préjudiciable pour le pays, ont expliqué les participants.
"Nous avons besoin de continuité et de stabilité, non de remise en question", a expliqué Mme Pugin. "Cette initiative est une épée de Damoclès sur nos têtes? C'est plus que ça. Elle amènera un dommage à l'image de stabilité de la Suisse sur la scène internationale".
Selon le banquier Patrick Odier, senior associé de Lombard Odier, l'initiative "laisse penser que nous ne serions plus souverains, ce qui est complètement faux. Au contraire, pour être maître de son destin, il fait être à la table des négociations", a-t-il expliqué.
Bien expliquer
Pour Nicolas Durand, patron de la start-up Abionic spécialisée dans le diagnostic médical, aujourd'hui déjà, le peuple a le dernier mot. "Il faut lui expliquer qu'il existe un cadre extérieur, et que cela nous permet de nous développer", a-t-il ajouté.
"Nous possédons un cadre international qui protège les entreprises suisses. C'est fondamental. On peut se reposer sur ce cadre clair, qui nous protège d'une loi de la jungle avec laquelle on ne pourrait pas survivre" a renchéri Isabelle Harsch, qui dirige une PME genevoise spécialisée dans le transport d'oeuvres d'art.
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