Fédérales – FR CE Les explications de la panne du 10 novembre

ATS

20.1.2020 - 16:08

La candidate PLR Johanna Gapany, ici avec le conseiller national Jacques Bourgeois (à gauche) et le président du PLR fribourgeois Sébastien Dorthe, a dû attendre 21h15 le 10 novembre pour fêter son élection au Conseil des Etats (archives).
La candidate PLR Johanna Gapany, ici avec le conseiller national Jacques Bourgeois (à gauche) et le président du PLR fribourgeois Sébastien Dorthe, a dû attendre 21h15 le 10 novembre pour fêter son élection au Conseil des Etats (archives).
Source: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Le Conseil d'Etat fribourgeois a publié un rapport sur la panne ayant provoqué sept heures de retard dans la proclamation des résultats du 2e tour de l'élection au Conseil des Etats le 10 novembre. Le système n'est pas remis en cause, mais il faudra faire mieux.

L'élection avait finalement vu Johanna Gapany (PLR) l'emporter sur le sortant Beat Vonlanthen (PDC), avec 138 voix d'écart seulement, la première place revenant de loin à Christian Levrat (PS). Un mandat inter-parti avait été déposé lors de la session de novembre du Grand Conseil, intitulé «Ne plus jamais revivre un dimanche d'élections comme le dimanche 10 novembre 2019».

Tous les partis s'étaient plaints d'avoir été le temps d'un dimanche la «risée» du pays, avec des résultats tombés à 21h15 seulement pour une élection à trois candidats pour deux sièges. Ils avaient aussi relevé un problème de confiance dans les institutions, notamment la Chancellerie d'Etat, et la fête gâchée par des heures d'attente.

Dans sa réponse, le Conseil d'Etat rappelle que les problèmes techniques n’ont concerné que la transmission des résultats du 2e tour, et non le décompte des suffrages. Il regrette toutefois «que l’incident ait perturbé le scrutin et rendu difficile la tâche de tous les acteurs de la journée électorale».

Elections communales

La raison du blocage a été identifiée par la chancellerie, auteure du rapport. Elle découle de la conjonction du 2e tour au Conseil des Etats et de la tenue d’élections communales sans dépôt de liste. Ces dernières impliquaient une comparaison systématique du nom du candidat avec la liste du registre des électeurs de la commune.

Ce facteur a parfois généré un retard des transactions allant jusqu'à 40 minutes. Cette conjonction n’était jamais survenue depuis l’introduction du logiciel de gestion des élections et des votations, un système utilisé pour la 32e fois ce dimanche-là.

Les tests effectués avant les scrutins n’avaient pas permis de relever le problème, car les différentes élections y étaient testées l’une après l’autre. Le 10 novembre a causé une charge inédite du système, ce qui explique l'absence de toute anticipation. A noter que le logiciel est aussi utilisé par le canton de Neuchâtel.

Dans les conclusions, le système est considéré comme rodé et apprécié de ses nombreux utilisateurs, notamment communaux. Il permet une grande rapidité de traitement d’un scrutin. Le 10 novembre, plus de 120 communes avaient terminé le dépouillement du second tour aux Etats à 13h00 déjà.

Le système a fait l’objet par ailleurs de deux audits de sécurité (2016 et 2019), qui ont confirmé qu’il répondait aux bonnes pratiques en matière de sécurité informatique. Sur la base des constats, la Chancellerie d'Etat propose un plan de mesures documenté pour tirer les enseignements de l'incident. Elle a établi un plan où les tâches sont déterminées pour chaque acteur en cas de nouveau problème.

Résultats serrés

Les problèmes informatiques, de gestion de crise et de communication ont été regrettables, reconnaît-elle. La perception de la gravité de la situation par les politiques et les médias a cependant «vraisemblablement» été exacerbée par le faible écart de voix entre les deux candidats et par la correction du résultat le lendemain, note la Chancellerie. Celle-ci regrette de ne pas en avoir assez tenu compte.

L’audit de performance du logiciel, décidé par le Conseil d’Etat, permettra de vérifier que les mesures prises apportent les améliorations attendues.

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