Référendum lancé Les jeunes de droite et du centre s'opposent à la «loi Netflix»

bl, ats

15.10.2021 - 10:01

La «loi Netflix» est une tromperie. Elle passe complètement à côté des besoins des consommateurs, notamment des jeunes, dénoncent les jeunesses des partis de droite et du centre. Ils ont lancé vendredi le référendum contre la loi sur le cinéma.

Keystone-SDA, bl, ats

La loi sur le cinéma prend en otage les producteurs de films et ignore complètement les besoins des gens, critiquent les jeunes PLR, UDC, PVL et du Centre (archives).
La loi sur le cinéma prend en otage les producteurs de films et ignore complètement les besoins des gens, critiquent les jeunes PLR, UDC, PVL et du Centre (archives).
ATS

Face à l'explosion des plateformes en ligne, le Parlement a concocté un projet pour protéger le secteur. Les services de streaming (Netflix, Disney+, etc) et les diffuseurs étrangers, comme TF1 ou M6, devront affecter 4% de leurs recettes brutes réalisées en Suisse à la création cinématographique suisse indépendante. Ils seront également obligés de programmer 30% de films européens.

Liberté et discrimination

Chacun devrait être libre de décider ce qu'il veut regarder ou non, critiquent les jeunes UDC. L'Etat essaie de nous dicter ce que nous devons regarder, ajoute Matthias Müller, président des jeunes PLR Suisse.

Certains services de vidéo à la demande ne pourront jamais atteindre le quota des 30% de films européens. L'offre sera moins bonne, avance Samuel Hasler de l'UDC. Pour la vice-présidente des jeunes Vert'libéraux, Viriginie Cavalli, ce quota représente une discrimination à l'égard des producteurs de pays hors de l'UE.

Il est faux de ne soutenir que la culture européenne et suisse. Cela «dénote un manque d'ouverture des politiques publiques appliquées par la Suisse qui n'est pas tolérable», précise-t-elle. Cette loi crée un avantage concurrentiel inacceptable. L'octroi du soutien devrait se baser sur la qualité des films et non sur leur provenance.

Plus cher

Pour Matthias Müller, l'investissement équivaut à un impôt extraordinaire. Les producteurs répercuteront les frais sur les consommateurs et augmenteront le prix des abonnements. «C'est injuste – surtout pour les jeunes générations», estime M. Müller. «Une part non négligeable des utilisateurs se dirigeront vers des sites de téléchargement illégaux», argumente encore Mme Cavalli.

Par ailleurs, souligne le conseiller national Philipp Kutter (Centre/ZH) la promotion de la culture est une tâche de l'Etat. La Confédération et la SSR soutiennent déjà le cinéma suisse à hauteur de 100 millions de francs par an.

Et les films subventionnés ne s'adressent qu'à un public de niche, relève le conseiller national UDC Mike Egger (SG). Les offres de streaming sont mieux accueillies par le public que les films suisses.

De plus, la loi est une attaque massive contre la liberté économique des entreprises. «Elles sont contraintes de remodeler leurs offres en ligne en fonction des souhaits et des idées de Bruxelles», argue M. Hasler. Et de poursuivre: «Le Conseil fédéral et le Parlement se soumettent une fois de plus aux baillages de Bruxelles.»

Les jeunes UDC, PLR, PVL et du Centre ont jusqu'au 20 janvier 2022 pour récolter 50'000 signatures.