DécentralisésLes Libyens réunis près de Genève pour élire un exécutif provisoire
sn, ats
1.2.2021 - 09:58
Des responsables libyens sont réunis près de Genève pour une élection historique après des années de conflit dans leur pays. Jusqu'à vendredi, cette rencontre doit aboutir à la désignation d'un conseil présidentiel unifié et d'un Premier ministre provisoires.
Au début de la réunion qu'elle facilite, l'émissaire provisoire de l'ONU sur la Libye Stephanie Williams a salué lundi la «résolution admirable» des 75 membres du Forum sur le dialogue politique libyen (FDPL). Elle a encore remercié le Conseil fédéral pour ses «efforts extraordinaires» pour accueillir la rencontre en pleine pandémie.
Le FDPL doit élire des dirigeants qui auront pour mandat de réunifier les institutions avant un scrutin national en décembre prochain. Après des dizaines d'années de dictature suivies d'une fragmentation du pays entre autorités concurrentes, ce mécanisme doit mettre un terme au conflit de ces dernières années.
Tout au long de la semaine, le FDPL doit auditionner les 24 candidats pour trois sièges du conseil présidentiel et 21 prétendants au mandat de Premier ministre qui sera assisté de deux adjoints. Seules trois femmes se sont lancées.
Des représentants de trois blocs de l'ouest, de l'est et du sud du pays sont candidats. Parmi eux figure notamment le ministre de l'intérieur de l'actuel Gouvernement d'union nationale (GNA) qui contrôle seulement l'ouest, Fathi Bachagha, qui souhaite devenir chef du gouvernement. Pour être élu au premier tour, il faudra dépasser les 60%.
Plusieurs Etats actifs
La réunion, organisée dans un site qui n'a pas été dévoilé, est la dernière facilitée par Mme Williams dans son mandat, avant l'arrivée du Slovaque Jan Kubis, nommé représentant spécial par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres après des mois de divisions internationales sur cette question. Avant le début lundi matin des travaux, elle a mené un dialogue en ligne avec un millier de citoyens pour relayer leurs demandes auprès des candidats.
Jusqu'à présent, le pays est divisé entre le GNA, reconnu par la communauté internationale et soutenu par la Turquie et l'Italie, à l'ouest et l'homme fort de l'est Khalifa Haftar, dont l'armée nationale libyenne (ANL) était appuyée notamment par la Russie. La situation est désormais plutôt calme mais les mercenaires turcs et russes restent présents en Libye, alors qu'ils auraient déjà dû quitter le territoire conformément à l'accord de cessez-le-feu.
Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont changé de ton et ont mis la pression sur Moscou et Ankara. Autre problème, le volet économique des pourparlers a lui avancé, mais n'est pas entièrement résolu. En plusieurs années, les violences ont fait des milliers de victimes civiles.