Sécurité aérienneLes médecins devraient pouvoir annoncer un problème précoce
vf, ats
13.9.2021 - 20:44
Keystone-SDA, vf, ats
13.09.2021, 20:44
Six ans après le drame de Germanwings, la Suisse adapte à son tour sa sécurité aérienne. Les pilotes pourront être soumis à des alcooltests aléatoires. Et les médecins devraient pouvoir annoncer un problème physique ou psychique à un stade précoce.
Par 31 voix contre 11, le Conseil des Etats a tenu lundi à maintenir cette dernière mesure qui avait été biffée par le National. Il s'agit de permettre aux médecins et aux psychologues de communiquer plus simplement à l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) des informations qui ont une incidence sur la sécurité aérienne.
Il est peu judicieux que les dispositions en matière d'annonce ne soient pas les mêmes pour le trafic routier et pour le trafic aérien, a expliqué Mathias Zopfi (Verts/GL). La protection des passagers a la priorité, a renchéri Stefan Engler (PDC/GR).
Un médecin qui constate un changement dans le comportement d'un pilote doit avoir la possibilité d'annoncer un problème, a plaidé la ministre des transports Simonetta Sommaruga, rappelant l'énorme responsabilité entre leurs mains. Il ne s'agit pas d'une obligation, a-t-elle souligné.
Les médecins ont déjà la possibilité de se faire délier du secret professionnel pour effectuer une déclaration, a expliqué en vain le rapporteur de commission Hansjörg Knecht (UDC/AG). Le National devra se pencher une nouvelle fois sur la question.
En revanche, la mesure visant à introduire des alcootests aléatoires auprès des membres d'équipage n'a pas fait un pli. La mesure a été acceptée tacitement. Les tests seront pratiqués par les polices cantonales et non par les inspecteurs de l'OFAC. Aujourd'hui, les contrôles ne sont pratiqués que s'il existe des indices ou des soupçons d'ébriété.
Les leçons de Germanwings
Le crash d'un avion de la compagnie Germanwings en 2015 a eu l'effet d'un électrochoc. Son pilote, sous antidépresseurs, avait volontairement fait s'écraser l'appareil dans les Alpes françaises. Dans la foulée, l'Union européenne avait adapté les règles en la matière.
Le projet revient encore sur l'obligation de communiquer en anglais. Les pilotes pourront à nouveau converser dans une langue nationale lors des vols à vue non commerciaux. Il prend ainsi en compte une motion en ce sens adoptée par le Parlement.
Au vote sur l'ensemble, la révision de la loi sur l'aviation a été adoptée sans opposition.