CamerounLes opposants camerounais finalement interdits de manif à Genève
sn, ats
17.7.2021 - 09:39
Les autorités genevoises ont revu leur position sur la manifestation samedi après-midi d'opposants au président camerounais Paul Biya, présent à Genève. En raison de «possibles débordements» comme il y a deux ans, le rassemblement est désormais interdit.
Keystone-SDA, sn, ats
17.07.2021, 09:39
17.07.2021, 09:59
ATS
«La décision a été prise officiellement hier matin», a affirmé samedi à Keystone-ATS la chargée de communication du Département de la sécurité, de l'emploi et de la santé (DSES), Florence Forget, confirmant une information du quotidien Le Temps. «L'avis de la police était négatif».
Les organisateurs de la manifestation ont déposé vendredi soir un recours devant le Tribunal administratif. Mais celui-ci «n'a pas d'effet suspensif», explique Mme Forget.
Dans un premier temps, le rassemblement contre la présence à Genève du chef de l'Etat camerounais avait été autorisé sur la Place des Nations. Paul Biya, au pouvoir depuis plusieurs décennies, est critiqué par ses opposants pour ses séjours réguliers à l'hôtel Intercontinental.
Depuis les révélations de son arrivée dimanche dernier, plusieurs petits regroupements d'opposants ont dû être dispersés. Trois personnes avaient été interpellées en début de semaine, dont une en infraction avec la loi sur les étrangers.
Zone largement sécurisée
Vendredi, une dizaine d'autres ont également été appréhendées par la police, explique le porte-parole de la police genevoise Jean-Philippe Brandt. Samedi, le périmètre autour de la zone était sécurisé. «Etant donné ce qui s'est passé il y a deux ans, le dispositif a été renforcé», ajoute le porte-parole. La police a décidé de fermer des routes et recommandé aux habitants du quartier de fermer leurs fenêtres et de ne pas se déplacer à l'extérieur.
Une coalition de dix organisations d'opposants, nommée «diaspora résistante camerounaise», a appelé au rassemblement. Elle demande à la Suisse de ne plus laisser le président Biya entrer sur son territoire et de geler ses avoirs, lui reprochant de protéger un «dictateur».
Elle accuse le chef de l'Etat d'"élections truquées», de détournements de fonds «massifs» ou encore de violations des droits de l'homme, notamment contre la minorité anglophone. Elle dénonce aussi plusieurs années de séjours privés en Suisse.
Il y a deux ans, lors du précédent séjour du président camerounais, des violences avaient été observées entre pro-Biya et opposants, nécessitant l'intervention de la police. Un journaliste suisse avait été molesté et dépouillé par les gardes du président camerounais. Ceux-ci avaient été condamnés par la justice genevoise à des peines de prison avec sursis.