Expérimentation animale Les opposants sont soulagés par le rejet de l'initiative

aula, ats

13.2.2022 - 14:34

Le comité des opposants à l'initiative sur l'expérimentation animale est «très heureux» du rejet. Le résultat est plus net qu'attendu. Le peuple a réalisé qu'une interdiction menacerait la santé des animaux et des humains, a indiqué Andrea Gmür, conseillère aux Etats (Le Centre/LU) à l'agence Keystone-ATS.

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Andrea Gmuer 
Andrea Gmuer 
KEYSTONE/Peter Klaunzer

Pour la Lucernoise, le rejet de l'initiative «Oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine» ainsi que du texte en faveur des primates à Bâle renforce la recherche en Suisse ainsi que l'approvisionnement en soins de santé.

Le rejet est un peu plus élevé qu'attendu, constate le conseiller national Martin Haab (UDC/ZH). Cela montre que le peuple a pris conscience des conséquences pour sa santé en cas d'acceptation de l'initiative. La pandémie de Covid-19 a peut-être contribué à ce résultat: les gens ont réalisé que si l'initiative était déjà en vigueur, ils n'auraient pas eu accès aux vaccins.

Conséquences sur la santé

Simone de Montmollin, conseillère nationale (PLR/GE) et membre du comité d'opposants, partage ce constat: «La population a été sensible aux conséquences d'un oui à l'initiative sur l'interdiction de l'expérimentation animale pour la recherche et la santé».

La Genevoise souligne que la législation suisse en la matière est déjà très exigeante et évolutive. Cependant, ce non ne constitue en rien une carte blanche aux chercheurs. Il faut toujours chercher des alternatives à l'expérimentation animale. Mais il y a aujourd'hui encore des situations où une substance ou un traitement doivent être validés par de tels essais, a-t-elle rappelé.

Conseillère nationale (Verts/VD) et également membre du comité, Léonore Porchet estime qu'il convient d'investir encore davantage afin de restreindre au maximum le recours à l'expérimentation animale dans la recherche. «Notre parti s'est déjà mobilisé à cette fin au Parlement.»

Vive déception du côté des initiants

Du côté des initiants, la déception est vive. Coprésident du comité, Renato Werndli comptait sur l'empathie de la population. «Nous avons tenté de convaincre avec des faits scientifiques, a-t-il déclaré à Keystone-ATS, mais on ne nous a pas crus.»

Le médecin saint-gallois estime cependant que la campagne n'a pas été vaine. L'initiative a exercé une pression sur le Conseil fédéral, qui a lancé au printemps 2021 le Programme national de recherche «Advancing 3R – animaux, recherche et société» (PNR 79) afin de réduire le recours à l'expérimentation animale.

Les initiants n'entendent pas baisser les bras: «Les animaux ne peuvent pas se défendre eux-mêmes – nous ne pouvons pas les laisser tomber», lance Renato Werndli. Qui compte bien relancer le sujet d'ici quelques années. «Nous nous réunirons demain déjà afin de planifier la prochaine initiative».