USP Les paysans peinent à joindre les deux bouts

mabe, ats

29.11.2023 - 12:00

Les revenus des paysans baissent de «manière inquiétante», s'est alarmée mercredi l'Union suisse des paysans (USP). Fustigeant les coupes dans le budget agricole, elle se désole des exigences croissantes imposées aux agriculteurs.

Alors que les prix des produits agricoles et laitiers augmentent dans les supermarchés, les paysans eux ne profitent pas de cette hausse, a critiqué l'Union suisse des paysans (USP) (archives).
Alors que les prix des produits agricoles et laitiers augmentent dans les supermarchés, les paysans eux ne profitent pas de cette hausse, a critiqué l'Union suisse des paysans (USP) (archives).
ATS

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Entre 2021 et 2022, le revenu annuel moyen du paysan a diminué de 6,3%, atteignant ainsi un «niveau très bas», s'est inquiétée l'USP lors de son assemblée des délégués. Alors que les prix des denrées alimentaires des supermarchés augmentent, les paysans ne voient pas la couleur de cette hausse, a dénoncé le président de la faîtière Markus Ritter, cité dans un communiqué. «Les prix à la production doivent augmenter», a-t-il souligné.

Dans le même temps, l'USP juge «incompréhensible» les coupes «larges et injustes» prévues par le Conseil fédéral dans le budget agricole 2024 et à plus long terme. Dans le cadre de mesures d'économies, l'agriculture devrait voir son enveloppe baisser de 2,5% pour les années 2026-2029, selon un projet mis en consultation par le gouvernement en octobre.

Contre l'initiative biodiversité

En parallèle à ces défis financiers, les exigences posées aux exploitations agricoles ne cessent d'augmenter, se désole l'organisation, notamment en matière de réduction des pesticides et de préservation de la biodiversité.

Sur ce dernier sujet, l'USP rejette l'initiative populaire sur la biodiversité qui doit être débattue au Conseil des Etats lors de la session d'hiver qui débute lundi prochain. Le texte contient des exigences «totalement disproportionnées» et nuira aux secteurs énergétique, forestier et touristique, prédit-elle.

L'initiative réduira de plus le taux d'auto-approvisionnement du pays et accroîtra la dépendance aux importations, reportant ainsi notre empreinte écologique à l'étranger.

Attentes vis-à-vis du nouveau Parlement

Mais les paysans voient une lueur d'espoir poindre à l'horizon. Ils se réjouissent du «résultat positif» des élections fédérales d'octobre, notamment en ce qui concerne le nouveau rapport de force au Conseil national.

Markus Ritter, qui porte également la casquette de conseiller national (Centre/SG), a déclaré devant les délégués réunis pouvoir espérer que le nouveau Parlement «fasse preuve d'un plus grand sens des réalités et ne se contente pas d'exiger, mais aussi encourage» le secteur de l'agriculture.

La politique agricole a besoin d'un nouveau départ, a-t-il souligné. Les conditions-cadre sont devenues si complexes que la vue d'ensemble n'est plus possible, alors que les contraintes administratives sont elles «gigantesques», a regretté le président de l'USP.

Il s'est inscrit en faux contre la conception selon laquelle les agriculteurs seraient réfractaires au changement. L'utilisation de robots et de moyens technologiques comme les GPS est répandue dans la branche comme dans aucune autre. Mais cela requiert des investissements importants et donc un cadre stable ainsi qu'un soutien à long terme de la politique, estime M. Ritter.