Intégration La participation politique des étrangers est plutôt bien vue 

fasc, ats

25.3.2021 - 11:06

Changement de tendance: une majorité de la population vivant en Suisse est désormais favorable à la participation politique des étrangers. Un tiers de la population est toutefois «dérangée» lorsqu'elle est confrontée à l'altérité, révèle l'OFS.

Keystone-SDA, fasc, ats

Si une majorité de la population vivant en Suisse est globalement ouverte et favorable à l'intégration des personnes étrangères, les discriminations envers ces dernières ont tendance à augmenter (image symbolique).
Si une majorité de la population vivant en Suisse est globalement ouverte et favorable à l'intégration des personnes étrangères, les discriminations envers ces dernières ont tendance à augmenter (image symbolique).
ATS

La population vivant en Suisse fait globalement preuve d'ouverture, relève l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans son communiqué jeudi. Un changement de tendance s'est même opéré depuis 2018, date de la dernière enquête Vivre ensemble de l'OFS: une majorité (52%) de la population se dit en faveur du droit à la participation politique des personnes étrangères.

En matière d’intégration, 64% des personnes indiquent qu’elle se déroule bien et près de 70% des Suisses sont favorables au regroupement familial, soit huit points de pourcentage de plus qu'en 2018. En tout, 59% des sondés sont en faveur de la naturalisation automatique de la 2e génération et près de 70% estiment que les étrangers sont nécessaires au fonctionnement de l’économie.

Une grande partie de la population est également consciente que le racisme est un problème social qu’il faut combattre. Par exemple, trois quarts de la population s’accorde à dire que les personnes noires éprouvent plus de difficultés à trouver un logement dans le pays.

Une personne sur trois «dérangée»

Dans l'ensemble, les sentiments négatifs à l'égard de la différence ont diminué, passant de 36,3% en 2016 à 34,2% en 2018 et à 33% l'année dernière. Un tiers de la population ressent des dérangements lorsqu’elle est confrontée à l’altérité, en particulier face à des musulmans et musulmanes. Les personnes au mode de vie itinérant sont également plus sujettes aux attitudes négatives.

En 2020, la part de la population hostile aux personnes musulmanes – c’est-à-dire portant des jugements négatifs – s’élève à 12%. La part de la population montrant de la désapprobation par rapport à l’Islam est de 26%. En comparaison aux autres années, la valeur de cet indice a diminué.

L'OFS constate une cristallisation des tensions sociales autour des appartenances musulmanes et d’autres «minorités visibles» comme les populations noires ou migrantes, mais aussi autour des appartenances juives.

Discriminations en hausse

En 2020, près d’un tiers de la population déclare avoir subi de la discrimination ou de la violence. Sur la période 2016-2020, le taux est passé de 27% à 32%, indiquant une augmentation des expériences vécues.

Parmi les personnes victimes de discriminations, une majorité (56%) évoque comme motif leur nationalité et 35% leur langue ou accent. Sont ensuite mentionnés les motifs suivants: le genre (27%), la position politique (20%), l’âge (20%), la religion (19%). Le monde du travail est le lieu dans lequel les discriminations se produisent le plus fréquemment. L’espace public est aussi mentionné par de nombreuses victimes.