Une motion, deux initiatives Les symboles extrémistes pourraient être interdits en Suisse

bl, ats

17.4.2024 - 06:29

L'utilisation en public de symboles racistes, extrémistes ou faisant l'apologie de la violence devrait être interdite. Après le Conseil des Etats, le National devrait soutenir mercredi une motion et deux initiatives en ce sens.

La nécessité d'agir est guidée par l'augmentation croissante des incidents antisémites en Suisse. (image d'illustration)
La nécessité d'agir est guidée par l'augmentation croissante des incidents antisémites en Suisse. (image d'illustration)
imago images/ZUMA Wire

Keystone-SDA, bl, ats

La motion déposée par la commission des affaires juridiques du Conseil des Etats prévoit de punir l'utilisation, le port et la diffusion publique des objets de propagande et des symboles racistes, faisant l'apologie de la violence ou extrémistes. Il englobe aussi les gestes, les paroles, les saluts ou les drapeaux.

Comme le texte déposé par l'ancien conseiller national Angelo Barille (PS/ZH), il ne se limite pas seulement aux symboles associés au national-socialisme. Dans son texte, le Zurichois rappelle que la Suisse est l'un des seuls pays à ne pas punir l'utilisation publique de signes tels que la croix gammée, le salut hitlérien ou les symboles du Ku Klux Klan.

La commission des affaires juridiques du National souhaite toutefois agir par étapes. Les symboles clairement attribuables au Troisième Reich et au national-socialisme sont plus facilement identifiables. Une interdiction de ces symboles pourrait être rapidement mise en oeuvre. Les autres symboles racistes et extrémistes peuvent être interdits dans un deuxième temps.

Des cas en hausse

La nécessité d'agir est guidée par l'augmentation croissante des incidents antisémites en Suisse. Le 2 mars dernier, un adolescent de 15 ans radicalisé en Tunisie a agressé un juif orthodoxe à Zurich.

Depuis quelques semaines, les Jeunes UDC sont confrontés à des accusations de connivence avec l'extrême droite. La tête pensante du parti des Jeunes aurait pris part à une réunion avec l'Autrichien d'extrême droite Martin Sellner, interdit d'entrée en Allemagne, et des membres de Junge Tat, un groupe d'extrême droite suisse surveillé par le Service de renseignement de la Confédération.

Plusieurs sections cantonales se sont distanciées des groupements extrémistes. Pour le président du premier parti suisse, Marcel Dettling, la radicalisation grandissante est inacceptable. Taguer des croix gammées ou tenir des propos nazis est intolérable, a-t-il défendu lors d'une interview avec la RTS. Et de rappeler que l'UDC a des lignes rouges qui concernent l'extrémisme de droite et de gauche.