Echec de Gerhard Andrey«Une trahison», «la peur l'a emporté»: Les Vert-e-s en colère contre le PS
ro, ats
13.12.2023 - 16:17
Les Vert-e-s ont exprimé leur déception face au «cartel au pouvoir» après la non-élection de leur candidat Gerhard Andrey au Conseil fédéral. Dans leur viseur, notamment, le PS. Des socialistes qui déplorent eux la stratégie du camp bourgeois face à leur «ticket».
Keystone-SDA, ro, ats
13.12.2023, 16:17
ATS
«La peur de la perte du pouvoir l'a emporté», regrettent les Vert-e-s dans un communiqué. Pour la présidente du groupe écologiste Aline Trede, «les partis en place se sont une nouvelle fois serré les coudes, faisant fi de la volonté populaire de changer la formule magique pourtant éculée».
Alors qu'un quart de l'électorat continuera de ne pas être représenté au gouvernement, le parti ne se résigne pas. Il continuera à proposer «des candidatures compétentes et crédibles» lors des futures vacances au Conseil fédéral.
«Une trahison»
Interrogé par Keystone-ATS, le candidat vert Gerhard Andrey assure qu'il aurait souhaité davantage de soutien de tous les partis. Et de regretter le manque de courage du Parlement pour vraiment incarner la concordance.
Gerhard Andrey regrette le manque de courage du Parlement
Le candidat des Vert-e-s au Conseil fédéral, Gerhard Andrey, n’est pas surpris par le résultat du vote. Interrogé sur le soutien partiel des socialistes, le Fribourgeois a indiqué à Keystone-ATS qu’il aurait souhaité davantage de soutien de tous les partis. Et de regretter le manque de courage du Parlement pour vraiment incarner la concordance. Un quart de l’électorat n’est pas représenté au Conseil fédéral, rappelle-t-il. Avant d’envisager la suite, Gerhard Andrey va tout d’abord se reposer après une campagne intense non seulement pour le Conseil fédéral mais aussi pour les élections fédérales.
13.12.2023
La sénatrice neuchâteloise Céline Vara s'est montrée plus amère face au PS. «La position de notre allié socialiste est une énorme déception. On pourrait parler d'une trahison. Cela va être difficile de réparer cela sur le long terme», avait-elle affirmé avant le vote.
Selon elle, les deux partis de gauche doivent travailler ensemble. «La lutte contre le réchauffement et contre la vie chère, on doit la mener ensemble, ce n'est pas en nous divisant qu'on va y arriver», a-t-elle ajouté.
L'élection de mercredi «montre qui a du courage et qui n'en a pas», renchérit Léonore Porchet (Vert-e-s/VD). Ce refus du PS de «nous tendre la main» aura «sans doute des conséquences sur nos relations», a-t-elle affirmé, accusant «la majorité bourgeoise et le PS (d'avoir) leur propre conception de la concordance».
«Mauvais jeu» de la droite
Le PS assure comprendre la déception des écologistes. «Cette majorité de droite au Conseil fédéral ne nous plaît pas non plus», a dit sa vice-présidente Valérie Piller-Carrard à la RTS. Selon elle, il faut avoir le courage de discuter de la composition du gouvernement. Mais ce n'était pas le moment «opportun» pour le faire, a-t-elle souligné.
La Fribourgeoise dénonce en revanche le «mauvais jeu» de la droite, qu'elle accuse d'avoir voté en partie pour le Zurichois Daniel Jositsch, qui ne figurait pas sur le ticket officiel. Elle a critiqué un acte de «défiance» et un «manque de respect total» par rapport aux candidats présentés par le parti.
Coprésident du groupe parlementaire socialiste, le Vaudois Samuel Bendahan «prend acte que le Parlement a élu un candidat du ticket» officiel. Le parti va maintenant chercher à savoir pourquoi le camp bourgeois ne s'est pas tenu à ses déclarations de choisir un des candidats officiels.
«Veut-on encore du PS?»
Et le Vaudois de souligner que le parti à la rose a tenu parole et a été honnête «du début à la fin». «On vote pour des candidats qui ne partagent pas nos valeurs parce qu'on veut travailler, parce qu'on croit encore au système suisse de concordance», ajoute-t-il.
Il faut maintenant savoir si le camp bourgeois «veut encore des socialistes au gouvernement ou pas», a-t-il ajouté. Plus directe, la Jeunesse socialiste appelle le parti à quitter le Conseil fédéral «jusqu'à ce que la gauche obtienne un troisième siège».
Tickets en question
Les partis bourgeois se défendent en assurant qu'ils avaient voté pour un candidat officiel du PS. «Nous avons pris une décision et voté pour quelqu'un du ticket», a dit le président de l'UDC Marco Chiesa à la télévision alémanique SRF.
Son homologue libéral-radical Thierry Burkart a lui aussi déclaré que pratiquement toutes les voix du PLR étaient allées au ticket. il a reconnu que si certaines tendances électorales se confirment, il faudra rediscuter de la composition du Conseil fédéral.
Le président du Centre, Gerhard Pfister, a pour sa part remis en cause le système des «tickets». A l'avenir, il sera encore plus difficile d'avoir la garantie que l'Assemblée fédérale s'y tiendra. Les «tickets» pourraient ainsi ne devenir plus que de simples recommandations, a-t-il dit.
Egalement mis en cause par les Vert-e-s, le parti vert'libéral explique quant à lui qu'il était partagé sur la candidature de Gerhard Andrey. Mais il n'aurait pas été pertinent de «passer d'une surreprésentation de la droite à une surreprésentation de la gauche», a souligné la conseillère nationale Céline Weber (PVL/VD). Le parti va continuer à se battre pour renforcer le centre politique, qu'elle juge «largement sous-représenté» au gouvernement.