Trop peu et mal payésLes médecins valaisans tirent la sonnette d'alarme
fb, ats
12.7.2022 - 19:15
Les médecins valaisans tirent la sonnette d'alarme sur la pénurie qui affecte leur profession dans le canton. Ils appellent le monde politique et les assureurs à trouver rapidement une solution «fair-play» dans le contentieux sur la valeur du point Tarmed, le plus bas de Suisse.
12.07.2022, 19:15
ATS
L'impasse actuelle en Valais sur la fixation du point Tarmed, qui sert à déterminer le tarif des médecins, est «alarmant et inadmissible», ont lancé mardi lors d'une conférence de presse à Sion les responsables de la Société médicale du Valais (SMVS).
En juin dernier, le Tribunal administratif fédéral (TAF), acceptant un recours aussi bien de la SMVS que des assureurs, a renvoyé le dossier au Conseil d'Etat. Celui-ci devra se pencher une nouvelle fois sur la question.
L'attente pour une coloscopie
Pour la SMVS, un déblocage de la situation est d'autant plus important que le canton manque de médecins, comme l'a confirmé l'Observatoire suisse de la santé. Une situation qui intervient dans une région à la population vieillissante, qui a besoin de davantage de soins que dans d'autres cantons «plus jeunes».
La présidente de la SMVS, Monique Lehky Hagen, a illustré ce propos par plusieurs exemples concrets. Alors que Zurich compte un gynécologue pour 1644 femmes, en Haut-Valais, cette proportion grimpe à un médecin pour 3230 femmes, les gynécologues se comptant sur les doigts d'une main dans cette région.
Toujours dans le Haut-Valais, il faut attendre cinq à six mois pour pouvoir se soumettre à une coloscopie non urgente. Monique Lehky Hagen a cité un cas où même pour une suspicion de cancer du côlon, un rendez-vous n'a pu être obtenu avant trois mois. Pour la présidente de la faîtière des médecins valaisans, la qualité de la prise en charge est menacée.
40 à 45 patients par jour
La SMVS a calculé qu'un médecin valaisan, selon sa spécialité, travaille entre 20 et 50% de plus que la moyenne suisse. Cela représente entre 40 et 45 patients par jour, a relevé le secrétaire général de l'association, Dominique Sierro. Une charge de travail qui est en contradiction avec les aspirations d'équilibre entre vie et travail exprimées par les jeunes générations.
Dans le même temps, c'est en Valais que la valeur du point Tarmed est la plus basse de Suisse (82 centimes actuellement). Un niveau à mettre en relation avec la revalorisation du salaire des assistantes médicales ces dernières années, ainsi que la hausse des charges, qui sont comparables aux autres régions du pays (à l'exception des loyers).
Résultat: les revenus des médecins valaisans stagnent, ce qui ne contribue pas à l'attractivité de la profession dans le canton. Dans la question du Tarmed, la SMVS accepterait un tarif de 89 centimes, avec une hausse échelonnée de deux centimes par année.
La question du tarif ne résoudra cependant pas tout. Les médecins valaisans saluent ainsi l'adoption par le Grand Conseil d'un plan directeur en faveur de la médecine ambulatoire. La SMVS est convaincue qu'un investissement dans la médecine de premier recours contribuera à économiser des coûts tout en assurant des postes de travail.