Environnement Ma tortue de Floride «en prêt d'usage»

ATS

2.4.2019 - 17:18

La tortue de Floride est proscrite en Suisse depuis 2008 (archives).
La tortue de Floride est proscrite en Suisse depuis 2008 (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

La Suisse proscrit depuis 2008 les tortues de Floride, considérées comme espèce invasive. Les personnes qui en posséderaient ne doivent pas pour autant s'en séparer. Elles peuvent soit les céder à un centre soit les conserver moyennant un contrat de «prêt d'usage».

Prisé pour ses jolis coloris, ce reptile venu d'Amérique du Nord s'est répandu en Suisse dès les années 1970-80. Relâché dans la nature, il constitue une menace importante pour les batraciens et insectes locaux.

«Malgré l'interdiction de son commerce depuis 2008, nous constatons une augmentation des lâchers de cette espèce en Suisse», déplore Anne Gabrielle Wüst Saucy, cheffe de section Biotechnologie à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). La faute à un petit nombre de personnes qui écoulent encore illégalement cet animal exotique.

Pour mieux contrôler ces tortues envahissantes, l'OFEV émet des recommandations. Toutes les tortues de Floride devraient être placées sous surveillance humaine. Zoos, centres d'accueil et particuliers qui souhaitent les détenir doivent s'enregistrer en soumettant une demande de dérogation.

«En prêt»

Mais comme la tortue de Floride a gagné avec les années le statut d'animal de compagnie, l'OFEV a prévu une solution douce pour ceux qui en posséderaient de longue date. Ces détenteurs peuvent les garder en concluant un «contrat régissant un prêt d'usage» avec un centre d'accueil.

Cette solution permet de conserver chez soi sa tortue, mais le droit de propriété est cédé à un centre pour tortue. Ce centre s'engage à informer le détenteur privé de toutes les mesures de détention et de sécurité requises et gère un registre de toutes les tortues de Floride prêtées à des particuliers.

Le détenteur privé a l'interdiction de relâcher ses tortues de Floride dans la nature. Il doit éviter toute fuite dans l'environnement et doit répondre du cas fortuit. S'il veut se séparer de son animal, il peut s'adresser à un centre d'accueil. Un individu trouvé dans la nature doit être signalé aux autorités cantonales compétentes.

40 ans de vie

L'enclos est la seule solution fiable pour éviter toute dissémination. «Il doit être muni d’une clôture infranchissable, solidement plantée dans le sol et dépourvue de végétation, car les tortues excellent dans l’art de l'évasion», met en garde l'OFEV. Ces précautions requièrent une bonne dose de patience, l'espérance de vie de ces charmants reptiles étant de 40 ans.

Ces nouvelles mesures complètent celles déjà prises il y a dix ans, précise la biologiste de l'OFEV. Il s'agit d'éviter dans la mesure du possible que les gens se débarrassent de leurs animaux dans la nature ou qu'ils se sentent contraints de les euthanasier.

Ces mesures doivent permettre à terme de contrôler la population de ces intrus à carapace, ajoute Anne Gabrielle Wüst Saucy. A long terme, la Suisse a bon espoir de se défaire entièrement des tortues de Floride.

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