Climat Martine Rebetez: «la Suisse est de retour à la case départ»

cc, ats

13.6.2021 - 18:39

«Toute une partie de l'électorat a été gagnée par de fausses affirmations comme l'idée que la Suisse serait «bonne élève» dans la lutte contre le réchauffement, a relevé Mme Rebetez, professeure à l'université de Neuchâtel et à l'Institut fédéral WSL, interrogée par l'agence Keystone-ATS.

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Un groupe d'alpinistes marche en cordée sur la glace du glacier suisse d'Aletsch, le plus long glacier d'Europe, en marge de l'exposition photographique du photographe suisse David Carlier, à Fieschertal, en Suisse, le mardi 21 juillet 2020. Les solutions pour lutter contre le réchauffement sont très difficiles à mettre en place dans toutes les démocraties, relève la scientifique Martine Rebetez. (image d'illustration)
Un groupe d'alpinistes marche en cordée sur la glace du glacier suisse d'Aletsch, le plus long glacier d'Europe, en marge de l'exposition photographique du photographe suisse David Carlier, à Fieschertal, en Suisse, le mardi 21 juillet 2020. Les solutions pour lutter contre le réchauffement sont très difficiles à mettre en place dans toutes les démocraties, relève la scientifique Martine Rebetez. (image d'illustration)
KEYSTONE

«Ce projet était le résultat d'un compromis. Il peut exister d'autres mesures, mais on n'a plus le temps», a poursuivi la scientifique.

«Le libre marché ne fonctionne pas, car les dégâts à l'environnement et à la santé ne sont pas pris en compte dans les prix mais assumés par nos primes maladie et nos impôts», a-t-elle aussi relevé.

La Suisse très en retard

Et la Suisse est très en retard sur le plan des émissions et des énergies renouvelables. Avec ce résultat, elle va notamment manquer de soutien pour accélérer le processus de rénovation de ses bâtiments et installer des panneaux solaires. «L'Europe avance plus vite», a souligné Martine Rebetez.

Les solutions pour lutter contre le réchauffement sont très difficiles à mettre en place dans toutes les démocraties, avec une industrie pétrolière dont le seul enjeu est la sauvegarde de gains énormes, a aussi relevé la scientifique.

Dans cette votation, cette industrie est «la gagnante de cette votation». Avec ce résultat, la Suisse prend à nouveau du retard. «C'est ce que voulait l'industrie pétrolière et gazière, à qui la Suisse verse une dizaine milliards de francs par an à l'étranger», a conclu Mme Rebetez.